Après de solides études en musique ancienne et en trombone, Maximilien Brisson s’est spécialisé dans le trombone ancien. Il a ainsi découvert qu’avec le cornet à bouquin son instrument était considéré comme le plus proche de la voix humaine par les cinquecento et seicento. Les transcriptions (comme les diminutions) de pièces vocales abondaient, attestées par les nombreux traités. Aussi emprunte-t-il quatorze airs ou timbres aux grands noms du temps dont il nous propose une version renouvelée, pour son instrument. Il y ajoute une sonate pour trombone solo, de son crû, dans le style italien autour de 1630, comme des diminutions sur le madrigal le plus connu de Cyprien de Rore, ainsi qu’un Recercada sobre La Spagna que ne désavouerait par Diego Ortiz. Cet enregistrement, d’une rare beauté, séduira bien sûr les trombonistes, mais ne ravira pas moins les amateurs de musique ancienne, puristes y compris, par l’art, l’intelligence et la technique superlative avec lesquels les œuvres sont servies. Les couleurs infinies de l’instrument, contre toute attente, s’accordent aussi bien à des monodies sacrées qu’à des motets, madrigaux ou cantates, les autres parties étant tenues par le clavecin et/ou l’orgue. Plusieurs de ces pièces (Francesca Caccini, Viadana, Barbarino...) connaissent ici leur première gravure. Une belle découverte. (Yvan Beuvard) Scorrete lagrime mie, coulez mes larmes : larmes de douleur, de joie, larmes pieuses, larmes passionnées, larmes de désir, de trahison, de mort, de vie. Barbara Strozzi, Francesca Caccini, Sigismondo d’India, Giovanni Battista Bovicelli, Lodovico Viadana, Giovanni Bassano et Bartolomeo Barbarino traitent ces thèmes en utilisant des mots très colorés, en encourageant et en exigeant un niveau extrême de subtilité et de variation dans les couleurs sonores, les articulations et les nuances. Leurs monodies sacrées et profanes constituent donc un canal parfait pour explorer la virtuosité vocale du trombone, un instrument qui, historiquement, a peut-être été plus que tout autre associé à la voix. Ces compositions d’origine vocale sont complétées par des oeuvres instrumentales choisies, dont trois compositions originales. Maximilien Brisson est rejoint pour ce projet par Christophe Gauthier et Luc Beauséjour, à l’orgue et au clavecin, afin d’assurer une basse continue abordée ici comme un partenaire égal et essentiel et non pas comme un simple accompagnement. Scorrete lagrime mie, flow my tears: tears of sorrow, of joy; pious tears, passionate tears; tears of longing, of betrayal; of death, and of life. In their treatment of these themes, Barbara Strozzi, Francesca Caccini, Sigismondo d’India, Giovanni Battista Bovicelli, Lodovico Viadana, Giovanni Bassano and Bartolomeo Barbarino use highly-colourful word-painting and encourage and require an extreme level of subtlety and variation in sound colours, articulations and shading; their sacred and secular monodies thus constitute a perfect conduit for exploring the vocal virtuosity of the trombone, an instrument that historically has perhaps more than any other been associated with the voice. These originally vocal compositions are supplemented with select instrumental works including three original compositions. For this project, Maximilien Brisson is joined by Christophe Gauthier and Luc Beauséjour on organ and harpsichord, who provide a basso continuo approached here not as mere accompaniment, but as an equal and essential partner.
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