Liszt Christus Bernhard Göring Berndt Wilke Schönheit - Rop626061 - Rondeau

Après avoir achevé son "Sainte Elizabeth", Liszt s’attaque à la composition de son second oratorio "Christus" qu’il achève en 1866. Ni Brahms ni Cosima Wagner ne sont tendres envers l’ouvrage. Richard se montre tout aussi sévère : "Que l’on puisse ainsi renoncer aux conquêtes d’un noble et grand art pour imiter le bavardage des curés, c’est vraiment l’appauvrissement de l’esprit". L’œuvre est créée à Rome en 1867 puis à Vienne (1871) pour être enfin dirigée par le compositeur lui-même à Weimar en 1873. "Christus" n’est pas vraiment un oratorio mais un patchwork d’éléments narratifs enchaînés sans cohérence théâtrale (Claire Delamarche) comme bien des œuvres religieuses de Liszt. Les personnages sont inexistants et le Christ lui-même joue les seconds rôles. Quelques enregistrements balisent une piètre discographie (Miklos Forrai, Helmut Rilling) et plus récemment Roman Kofman (MDG 2015). Peu de chefs (Dorati, Conlon avec Lipovsek et Valente) parviennent à animer cette longue et fluide fresque horizontale parcourue d’épisodes narratifs plus ou moins seyants où alternent archaïsme (Le grégorien), le savoir-faire du compositeur (polyphonie et variations) et l’idiome hongrois. On trouve en revanche un soin particulier dans l’écriture des parties solistes, chorales et dans une orchestration aussi discrète que séduisante. Cet enregistrement dû aux forces chorales du Collegium Vocale de Leipzig et du chœur philharmonique de Dresde complété d’un orchestre chambriste vaut surtout pour son aspect historiquement informé (Les instruments d’époque), l’acoustique de la Cathédrale de Merseburg et la présence du prestigieux orgue Ladegast (1855) que Liszt tenait en haute estime. (Jérôme Angouillant)

Franz Liszt's second oratorio "Christus", for which he himself compiled the biblical passages as the basis for the text, is still rarely performed today: The work demands a great deal of stamina and artistic excellence from both the orchestra and the choir in order to allow the audience to experience the sometimes almost chamber music-like intimacy that Liszt composed here. In the sections "Christmas Oratorio", "After Epiphany" and "Passion and Resurrection", Liszt focusses above all on conveying Christian values such as love and peace. Musically, the oldest Gregorian chorales are skilfully interwoven with sometimes even Wagnerian sound dimensions. This is exactly what the renowned soloists Susanne Bernhard, Kathrin Göring and Tobias Berndt achieve together with the Collegium Vocale Leipzig and the Dresden Philharmonic Choir. The Merseburg Court Music performs under the direction of Michael Schönheit, Leipzig Gewandhaus organist and organist of Merseburg Cathedral, on period instruments.