 Le verso du disque promet : Vincent Larderet s’est engagé dans la première intégrale vraiment complète de l’œuvre pour piano de Maurice Ravel, annonçant trois volumes, mais sans préciser si elle se limitera au piano deux mains, quatre mains, aux deux pianos. Il aura eu à cœur de travailler son Ravel sur les partitions de Vlado Perlemuter. La légende dit que des annotations du compositeur y figurent. Carlo Cebro, qui avait étudié son Ravel avec Perlemuter aura veillé au travail du pianiste sur ce matériel. Pour "Miroirs", dès "Noctuelles", dont le "cravachage" se fait entendre si net jusque dans la brisure du texte, cela tire immédiatement l’oreille. La pointe d’hypnose des "Oiseaux tristes" reste plus classique, mais réalisée avec une maitrise des plans sonores que l’on retrouvait dans les Nimbus de Perlemutter, malgré la prise de son façon piscine. "Barque subtile", "Alborada" sans presser, "Vallée des cloches" sans trainer, assez gamelan relus ainsi, tous les "Miroirs" forcent l’écoute, le ton très Fauré, débarrassé de Liszt des Jeux d’eau itou, les "Valses", sombres à mesure, ont un coté "Gaspard" étrange, et tiennent l’écoute en haleine, seule la Sonatine, très mesurée, me perd un rien par son excès de pudeur, son tempo en dessous de ce qui s’y pratique depuis Gieseking, le Menuet un peu trop marqué, le chasse neige du final avec pas assez d’orchestre, déception relative qui prélude à une impeccable Pavane. Je suis curieux de la suite…. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

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