Né à Rotterdam en 1841, le compositeur néerlandais Daniël de Lange poursuit ses études à Bruxelles auprès de Lemmens (orgue) et de Servais (violoncelle). Il s'établit à Paris pour enseigner, fréquente Bizet, Lalo et Massenet, compose de la musique chorale et symphonique dont le Requiem (1868). Dès 1870, suite à la guerre franco-prusienne, il doit retourner aux Pays Bas, occupe des fonctions officielles (chef de chœur, critique musical) et dirigera notamment le conservatoire d'Amsterdam dont il est le fondateur. Il décède en 1918 en Californie. De Lange avait une approche et une connaissance universelle de la musique, de l'antiquité aux musiques extra-européennes. Son Requiem pour chœur a cappella tout en s'inspirant de la pratique chorale de la Renaissance, offre une pluralité de formes et de modes harmoniques. A lui seul le monumental « Dies Irae » qui débute par un canon scandé par chaque pupitre et se développe par l'intervention de chaque soliste alternant avec un chœur apaisé, concentre cet aspect du langage du compositeur, ouvertement bigarré mais toujours d'une remarquable cohésion. Face à la « modernité » du Requiem, le Caelestis Urbs Jerusalem (1897) d'Alphons Diepenbrock, contemporain de De Lange, semble d'une autre époque, celle des continuateurs de Schumann, de Brahms et de Mendelssohn. L’œuvre se caractérise par son architecture d'une symétrie parfaite. Bien postérieurs (1920-29), les trois Motets de Julius Röntgen, né en 1855, reflètent aussi leur ascendance germanique. Admirables par la qualité des échanges entre pupitres et la beauté des voix solistes, le chœur de chambre des Pays Bas et son chef Uwe Gronostay sont en adéquation totale avec « leur » répertoire. (Jérôme Angouillant) Landmarks of Dutch late-Romantic sacred music in technically spotless modern recordings. From the moment of its founding in 1937 by the Dutch pianist and conductor Felix de Nobel, the Netherlands Chamber Choir showed itself to be an ensemble of exceptional quality. Poulenc and Frank Martin were among the many foreign composers who dedicated works to the 24-strong professional ensemble, and its repertoire extends with exceptional versatility back to the early Middle Ages up to the present day, having undertaken distinguished partnerships with the most prestigious Dutch instrumental ensembles including the Royal Concertgebouw Orchestra, the Orchestra of the 18th Century and the Schönberg Ensemble. Nevertheless, at the heart of the NCC’s repertoire is the under-rated library of sacred and secular music by Dutch composers, of which this 1993 album is a superlative example. While the sumptuous Romantic voices of Alphons Diepenbrock (1862-1921) and Julius Röntgen (1855-1932) were known quantities, at least to inquisitive listeners, the remarkable originality of the “Requiem” by Daniel de Lange (1841-1918) arrived like a bolt from the blue. Composed in 1868, the work was forgotten until its rediscovery late in the last century and belated publication in 1992. Plainchant-like sections alternate with polyphony which would not sound out of place in a Palestrina Mass and bare harmonies which, in isolation, could have strayed from an Ockeghem motet. Yet the overall effect is entirely coherent, and as poignant in its setting of the text as the long-buried a capella Requiem by Herbert Howells. This recording remains the most significant representation of de Lange’s music on record; long unavailable, its magical beauty can be encountered afresh.
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