 Le grand Te Deum brossé à fresque par Franz Xaver Richter aura retenti dans la Cathédrale de Strasbourg le 30 septembre 1781 : on célébrait le centenaire du rattachement de la capitale d’Alsace au Royaume de France. Sa pompe éclatante parait pour la première fois au disque, solaire, altière, une splendeur montrant tout l’art de Richter qui savait écrire fastueux sans oublier de faire résonner le texte : les accents tranchants sur le « non » de « non confundar in aeternum » illustrent bien sa manière très libre de réécrire les canons d’un style. Ce n’est pourtant pas l’ouvrage le plus surprenant de ce nouvel album Richter mené à bien par Roman Valek et son orchestre, même s’il le fait précéder d’une Sinfonia pleine de trompettes et de tambours qui caracole un fabuleux portique pour le Te Deum : à la toute fin du disque, le bref Exsultate Deo, lui aussi avec trompettes et timbales, sonne comme une flèche de feu, lancé et fulgurant, merveille du baroque tardif. Mais le Concerto pour hautbois apporte un tout autre éclairage, merveille où se mêle l’Empfindsamkeit au Rococo, œuvre double qui ne choisit pas et ne cesse d’étonner. Alors oui, pour le 4e volume, si Roman Valek pouvait laisser l’église pour nous en dire un peu plus sur Franz Xaver Richter au concert, je découvrirais probablement quelques nouvelles perles (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)  Nearly 1,000 kilometres separate Holešov, Moravia, from Strasbourg, if one takes a detour through Mannheim. Franz Xaver Richter’s professional journey started in Count Rottal’s court orchestra in Holešov and ended in the prestigious post of Kapellmeister at the Cathédrale Notre-Dame in Strasbourg. He is primarily known as one of the major representatives of the renowned Mannheim School, with his “trumpet” Sinfonia No. 52 in D being a typical example of the late Mannheim form. The grandiose Te Deum, featured on the present CD, is Richter’s second setting of the hymn and was first performed in 1781 in Strasbourg, during the celebrations marking the centenary of the city’s coming under French administration. Along with the motet Exsultate Deo, the piece falls within the composer’s vocalinstrumental oeuvre, which has yet to be explored (and, just as in the case of Jan Dismas Zelenka’s music, contains many unexpected twists and turns). The virtuoso, engrossing and masterfully balanced Oboe Concerto with the original cadenzas represents Richter’s concertante style. Following their premiere recordings of Richter’s Requiem (Supraphon, SU 4177-2) and the Passion oratorio La Deposizione dalla croce di Gesù Cristo (SU 4204-2), the present Czech Ensemble Baroque CD maps another part of the remarkable 18th–century composer’s work.

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