Totalement inédit au disque jusqu’à ce jour, Biagio Pesciolini devrait avec cet album faire une entrée remarquée dans la cour des grands compositeurs du madrigal polyphonique. Et ceci grâce à l’excellent groupe des 9 jeunes chanteurs des « Tuscae Voces », ensemble formé en novembre 2018 pour mettre en lumière l’œuvre de ce compositeur (Prato, Toscane, 1535 – Prato, 1611) qui a passé toute sa carrière, à l’exception d’un séjour mouvementé à Volterra, dans cette ville toscane, où il a été nommé maître de chapelle, malgré ses démêlés financiers et disciplinaires avec les autorités de la ville, et grâce à l’appui du duc de Toscane Cosme de Médicis. Son troisième livre de madrigaux, imprimé à Venise en 1581, est le seul qui nous soit parvenu entier. Dédié au duc Ferdinand de Médicis, il comporte 29 madrigaux à 6 voix et basse continue, sauf le dernier, à 5 voix. Les textes sont de très haute qualité, de Pietro Bembo, Pétrarque, Le Tasse, L’Arioste, Lelio Pasqualini, ou d’anonymes. Il y a aussi quatre « canons énigmatiques » : Casse-tête musicaux écrits en mots et dont le reconstruction en notes incombait aux interprètes : petit jeu apprécié des courtisans mélomanes… Son style se distingue de celui de ses contemporains par une recherche expressive très poussée, un usage intéressant du chromatisme, une recherche harmonique approfondie. Avec ses procédés parfois hardis, il met en lumière, de façon originale, certaines facettes du texte poétique. Il annonce à cet égard Luca Marenzio, plus jeune d’une vingtaine d’années. Au delà de la passionnante découverte musicologique dont nous gratifie le courageux et inlassable label Tactus, il faut souligner la grande beauté harmonique de la réalisation chorale des 9 « Tuscae Voces ». (Marc Galand) The recording of the third book of madrigals by Biagio Pesciolini, from Prato, is the outcome of a research on the figure of this composer that had begun in 2015. From this investigation, it emerged that no work of his has been published in modern notation until now. So the project started with a study on the sources and with the transcription of the third book of his madrigals, the only one that has been preserved in its entirety to this day. After a careful analysis of the work, it was possible to bring back to life this lost music, which turned out to be highly rich in nuances, contrasts and colours. So a missing piece of the musical history of the city of Prato and the Medici court of that time has finally been put back in its place. Elia Orlando conducts the Tuscæ Voces Ensemble, with the use of historical instruments.
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