 Là où la plume de Bach s’est arrêtée, Thierry Escaich a mis la sienne. Voulant enregistrer l’Art de la Fugue, Eloïse Bella Kohn la souhaitait complète, sans la suspension finale. Thierry Escaich, rompu à Bach, et d’abord au Bach organiste, la lui offre, sans que la couture entre le 18e et le 21 Siècle ne se voie. Mais L’Art de la Fugue au piano est toujours un défi, ce que le clavecin ou l’orgue (où les cordes de Scherchen) apportent de timbres, de variétés, de poésie à la longue série des contrapunctus, le piano leur refuse, les rendant en quelques sorte plus didactiques, les poussant à cette abstraction mathématique que l’ultime Bach débrouille, laissant couler au fil de sa plume le plus pur mécanisme de sa musique. Une si belle pianiste ne m’en voudra pas de la trouver comme intimidée par ce qui n’est en aucun cas un monument, mais bien un labyrinthe, la tempérance de son jeu fasciné par le lacis polyphonique oublie un rien d’emporter tout cela, l’attention omniprésente à tout faire entendre, à montrer l’abstraite beauté du texte, soulignent le retrait fatal du piano moderne dans ce répertoire. Alors je referme ce bel album, et retourne à Helmut Walcha et à son Schnitger. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  The Fugue is the most complex of all musical forms, a genuine demonstration of prowess in composition. Johann Sebastian Bach’s The Art of Fugue demonstrates him striving to defend this outdated form. The overall concept of the collection is unique: from a single D minor theme, Bach develops twenty fugues and canons. Composed towards the end of his life, when Bach was between 50 and 60 years old, this cycle of fugues can be regarded as his artistic legacy. The last fugue (Contrapunctus 14) is particularly celebrated because Bach used the Note-Letter symbolism to write his name B-A-C-H as the letters matching the notes of the third theme, as an architect would do by engraving his name on the stone of his building. Bach was not able to finish this complex fugue any more. Kohn: “This recording offered me an opportunity to commission from Thierry Escaich, my former teacher, a new completion of this last unfinished fugue. There is a remarkable similarity between the respective musical activities of Thierry Escaich and Bach. Escaich is not only renowned as a virtuoso organist and improviser but also as one of the most sought-after composers internationally. Furthermore, he teaches composition at the Conservatoire de Paris with a focus on fugues.

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