Johann Christoph Pez (1664-1716)
Duxplex Genius, op. 1, Douze Sonates pour violons, alto et basse continue

L'Arpa Festante
(Instruments d'époque)
Christoph Hesse, direction

Ce Johann Christoph Pez n'est pas un inconnu, nous l'avons découvert au disque grâce à l’ensemble les Muffati dans un superbe programme d'Ouvertures et de Concertos (Ramée 2006). Né à Munich en 1664, il débute une formation de violiste et de luthiste. Il devient musicien de cour du prince Maximilien de Bavière et poursuit ses études musicales à Rome. On le retrouve en 1694 au service du prince électeur de Cologne qui le nomme Maître de chapelle. Poste qu'il occupera dès 1706 à Stuttgart cette fois auprès du duc de Wurtemberg jusqu'à sa mort en 1716. Comme nombre de ses contemporains germaniques Pez était un fervent admirateur de Lully. Sa musique vocale et instrumentale le rendirent suffisamment célèbre pour que Walther l'intègre dans son "Musicalisches Lexicon". Ce "Duplex Genius", recueil de douze Sonates pour deux violons et basse continue, publié à Augsburg en 1696 a été composé par Pez au retour de Rome. Il se ressent de l'influence déterminante de Corelli tout en présentant de nombreux mouvements fugués, signe que le compositeur affectionnait le contrepoint aussi bien qu'une certaine élégance à la française. L'Arpa Festante constituée ici de deux violons, un violone, un violoncelle, un théorbe, une guitare, un orgue positif et un clavecin livre une interprétation raffinée et acerbe (les tempi plutôt rapides) de ces pages roboratives et inédites. (Jérôme Angouillant)

The wild fantasy of the early baroque period reveals itself to us in musical aggregates that are still far away from the formal cohesion of musical material. Ideas and sounds drift on a sea of virtually unlimited possibilities, delighting us with a colourful diversity that is only very gradually bound into clear structures by rational regulative forces. Munich's Johann Christoph Pez lived and worked during this fascinating time of inspired searching and experimentation. Thanks to his talent, he was able to visit the promised land of Italy, inhaled the air of the all-powerful Italian Frenchman Jean-Baptiste Lully – and left behind a twelve-part Duplex Genius, an instrumental compendium whose highly entertaining qualities are all the more enhanced by the unpredictability of events.