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Format : 1 CD Digipack Total Time : 00:56:28
Recording : 07-10/05/2013 Location : Vérone Country : Italie Sound : Stereo
Label : Stradivarius Catalog No. : STR33975 EAN : 8011570339751 Price Code : DM021A
Publishing Year : 2014 Release Date : 31/03/2014
Genre : Classical
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Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788) Trio en sol mineur, Wq 88/H 510 Sonate pour viole de gambe et basse en do, Wq 136/H 558 Solo pour viole de gambe et basse en ré, Wq 137/H 559
Alberto Rasi, viole de gambe Patrizia Marisaldi, clavecin Claudia Pasetto, viole de gambe
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 L’histoire de la viole de gambe s’acheva aussi singulièrement que celle du luth. Tandis qu’en France s’étaient joués bien avant 1750 le déclin et l’abandon de ces deux instruments, les musiciens allemands en prolongèrent la résonance intimiste et mélancolique jusqu’à l’avant-dernière décennie du siècle. Fils du violiste pour qui Bach écrivit ses trois sonates BWV 1027-1029, Carl Friedrich Abel (1723-1787) fut le dernier virtuose de cet instrument. L’introduction d’une de ses nombreuses pièces de viole comme cadence conclusive du premier mouvement de la Sonate en Ré de Carl Philipp Emanuel Bach rappelle très à propos la relation entre les deux familles de musiciens. La musique de chambre du « Bach de Berlin » aura autant que sa musique concertante et symphonique recueilli le flux constant de l’inspiration. Cependant celle-ci se formule de manière si spécifique dans ce cadre qu’elle exige un investissement autre. L’entreprise de différenciation des genres musicaux que parachèvera Haydn est déjà amorcée, fondant l’un des principes de la vie musicale jusqu’à nos jours : les qualités d’un concertiste ne font pas forcément celles d’un chambriste et inversement. Le discours de C.P.E. Bach est ici moins immédiatement appréhensible car sa forme se construit par progressions plus voilées, comme si le désir déterminant une direction s’inclinait devant un statisme en trompe-l’œil, terrain propre à cultiver la mélancolie annonçant Schumann dans ses boucles dépressives. L’absence de coups de théâtre, de contrastes offrant de rassurants repères rend la fuite impossible y compris celle de l’esthétique d’interprétation rococo. Paraissant à de très rares moments, la virtuosité n’est plus cet argument de séduction que les concertos déployaient. De la fréquence des passages en imitation et du dense tissu sonore créé avec la seconde viole en basse continue résultent des tempos modérés. La gravité de l’instant réfléchi se substitue à la volupté d’une cascade d’événements. Les interprètes jouent le jeu avec une authenticité intimidante. Ne composant pas le visage le plus connu de C.P.E. Bach, l’intériorité et la densité ici valorisées viennent avec bonheur en enrichir notre perception. (Pascal Edeline)

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