Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Suite pour orchestre n° 1 en do majeur, BWV 1066
Suite pour orchestre n° 2 en si mineur, BWV 1067
Suite pour orchestre n° 3 en ré majeur, BWV 1068
Suite pour orchestre n° 4 en ré majeur, BWV 1069

Pamina Blum, flûte
Reinhold Friedrich, trompette
Klaus Schuhwerk, trompette
Bernhard Länbin, trompette
Camerata Academica Salzburg
Sándor Végh, direction

Entre 1983 et 1996, Sandor Vegh et sa Camerata Academica contribuèrent de façon significative à la réputation d'excellence du festival de Salzbourg. Cette édition Bach enregistrée entre 1983 et 1985 donne à entendre le chef hongrois qui délaisse ici son répertoire habituel (Mozart et Haydn entre autres) dans les Suites BWV 1066-1069. Violoniste de formation, Vegh est l'anti Karajan. On ne l’imagine d’ailleurs pas à la tête du philar de Berlin. Peu enclin à se regarder diriger dans le miroir de son orchestre, il entend humblement servir les partitions. Personnalité modeste (« La musique n'a pas besoin de stars » disait-il) généreuse mais aussi rigoriste, il préférait à la symphonie de salon, l'intimité de la chambre voire la cuisine et ses outils. Ses tempi sont vifs altiers dans les danses avec un rien d'emphatique dans les ouvertures, il a retenu la leçon des baroqueux. Son Bach respire ici comme un composé organique. On peut y admirer la véracité du direct (Quelques interventions gutturales du public), la fluidité d'un discours toujours tenu d'une baguette experte et l'échange miraculeux existant entre le maître et sa formation, la Camerata Academica, qui compte parmi ses membres quelques pépites ici mises en valeur (flûtes et trompettes). Un beau millésime! (Jérôme Angouillant)