Georg Anton Kreusser Der Tod Jesu Wagner Mayer Prégardien Storck - Rop6252 - Rondeau

Où l'on apprend que ce Georg Anton Kreusser était l'auteur d'une cinquantaine de symphonies dont on n'a gardé aucune trace jusqu'à aujourd'hui. D'ailleurs l'introduction de ce "Der Tod Jesu" a tout l'air d'un Allegro de symphonie. Kreusser est né à Heidingsfeld en 1746., apprend la musique à Amsterdam tout en pratiquant le violon, l'alto et la contrebasse. Il voyage en France et en Italie où il rencontre la famille Mozart, à Bologne précisément. Il devient premier violon puis chef d'orchestre de l’électorat de Mayence. Il décède en 1810 laissant derrière lui un bon corpus de musique de chambre et de symphonies. Ce "Der Tod Jesu" de très bonne facture reprend le livret de Rammler déjà utilisé par Graun. Dans le cadre de sa fonction à Mayence, il eut l'occasion de diriger nombre d'oratorios allemands et italiens qui lui servirent certainement de modèle. Il se conforme aux usages liturgiques de l'époque, traduisant fidèlement les sentiments et les actions attendus, laissant pour ce faire une large part aux récitatifs et à quelques airs suffisamment développés en omettant volontairement la forme fuguée. Tournant le dos au baroque, le style de ce "Der Tod Jesu" lorgne plutôt vers le classicisme de Mozart et de Haydn. Reflet d'un concert de 2023 à Mayence même, cet enregistrement mené par le chef Karsten Storck constitue une véritable découverte. (Jérôme Angouillant)

With the first recording of Georg Anton Kreusser’s Passion oratorio “The Death of Jesus”, the Mainz Cathedral Choir of St Martin and the Mainz Cathedral Orchestra are reviving a lost musical treasure. Today, the sacred cantata is the only surviving witness to the rich oratorio culture of the city of Mainz’s flourishing musical life in the late 18th century. The Passion is based on the sentimental text by the Protestant poet Karl Wilhelm Ramler, which achieved some fame through Carl Heinrich Graun’s earlier setting. Graun’s oratorio was also performed in Mainz, along with only a few other Catholic courts. Unlike Graun, Kreusser’s setting of the “Death of Jesus” is deliberately orientated towards a rather operatic musical language and secular performance spaces.