 Des trois Requiem(s) dirigés par Frieder Bernius regroupés ici en coffret, on distinguera plus particulièrement celui de Cherubini en Do majeur. Œuvre chorale de grande ampleur, elle évite ici grâce au geste sobre et précis du chef allemand l'aspect patapouf comme disait Chabrier, rédhibitoire chez ce compositeur. Le Mozart a obtenu a juste titre un diapason d'or. Enregistré en concert en 1999 au Liederhalle de Stuttgart, il témoigne de l'ardent engagement in vivo des musiciens et des chanteurs, une flamme entretenue tout au long de l’œuvre, du Kyrie initial jusqu'au déploiement de l'offertorium. Quant au Brahms, reflet aussi d'un concert, il est dirigé avec ce qu'il faut de solennité sans pour autant verser dans le tragique. Casting vocal différent pour chaque œuvre, on remarquera notamment les sopranos Julia Borchert, Vasijika Jesovsek, la contralto Claudia Schubert et l'immarcescible Michael Volle. Le Kammerchor et le le Hofkapelle excellent dans leurs rôles respectifs et l'on entend rarement une telle fusion nucléaire entre chœur et orchestre. Direction probe sans être rigide du chef allemand. (Jérôme Angouillant)  Ce coffret nous propose une compilation de trois enregistrements de Frieder Bernius et du Kammerchor Stuttgart précédemment parus qui regroupe le Requiem allemand de Brahms, le Requiem de Mozart et celui en ut mineur de Cherubini. Daté de 1997, le premier bénéficie, en sus d'un choeur exceptionnel, de solistes parfaits (Julia Borchert et Michael Volle) ainsi que d'un orchestre irréprochable, la Klassische Philharmonie Stuttgart. Cet ensemble admirable est malheureusement compromis par une direction aberrante qui prend, sans justification apparente, des libertés avec la partition très précise de Brahms et sombre dans le maniérisme. Nous côtoyons en revanche les sommets dans le Mozart de 1999 qui recourt à l'édition corrigée de Franz Beyer (1971) avec un magnifique quatuor de solistes (Vasiljka Jesovsek, Claudia Schubert, Marcus Ullmann et Michael Volle) et un Barockorchester Stuttgart des grands jours. Dégraissée des éléments d'orchestration peu mozartiens de Franz Süssmayer, l'oeuvre acquiert une transparence et une simplicité, une force aussi qui fondent de manière inouïe mysticisme et opéra. Le Cherubini de 2010, sans solistes et avec la Hofkapelle Stuttgart, semble quant à lui insurpassable. Conçue pour un service à la mémoire de Louis XVI le 21 janvier 1817 en la basilique de Saint-Denis, cette oeuvre de tout premier plan, qui alterne intense recueillement et éclats sonores, prouve que Cherubini n'était pas un compositeur esclave de la tradition: l'indéniable influence mozartienne peut céder le pas à des modernismes étonnants, tel ce début du 'Dies Irae' que l'on croirait emprunté aux 'Carmina Burana' de Orff. On comprend l'admiration que Haydn et Beethoven lui-même lui vouaient. (Michel Lorentz-Alibert)  Three key works of the requiem literature are combined in this box set: Brahms’s German Requiem, Op. 45, Mozart’s Requiem, K. 626, and the Requiem in C minor by Luigi Cherubini. Frieder Bernius conducts the Stuttgart Chamber Choir, the Hofkapelle Stuttgart and the Stuttgart Baroque Orchestra. The soloists are sopranos Julia Borchert and Vasiljka Jezovšek, alto Claudia Schubert, tenor Marcus Ullmann and bass Michael Volle. Johannes Brahms’s German Requiem, Op. 45, is one of the most beloved and frequently performed works in the history of choral symphonic music. Here Brahms successfully created an interdenominational piece of funeral music in which the choir takes center stage as the voice of the community. Mozart’s final work, the Requiem, K. 626, which was unfinished at the time of his death, is performed here in the version prepared by Franz Beyer in 1981. While Beyer largely retained Franz Xaver Süssmayr’s additions, he significantly improved the orchestration of the final sections. The Requiem in C minor by Luigi Cherubini quickly became popular with contemporary audiences. Brahms and Schumann were great admirers of the work, which was even played at Beethoven’s funeral service. Dispensing with solo singers, Cherubini aimed to achieve an inwardness of expression closely rooted in the text.

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