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Diapason de mars 2015 Critique de Patrick Szersnovicz Page n° 88
Format : 1 CD Durée totale : 00:58:15
Enregistrement : 2013-2014 Lieu : Prague Pays : République Tchèque Prise de son : Studio / Stereo
Label : Supraphon Référence : SU4150 EAN : 0099925415020 Code Prix : DM020A
Année d'édition : 2014 Date de sortie : 27/05/2015
Genre : Classique
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Leos Janácek (1854-1928) Messe glagolitique, pour solistes, chœur, orchestre et orgue d'après un texte slave ancien (version 1972) L'Évangile éternel, légende pour solistes, chœur mixte et orchestre d'après un poème de Jaroslav Vrchlicky
Prague Philharmonic Choir Lukasz Vasilek, direction Prague Radio Symphony Orchestra Tomas Netopil, direction
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La Messe Glagolithique de Janacek a été composée pendant une année très productive, 1926, en même temps que la Sinfonietta. Bien des aspects d'ailleurs rapprochent (dès l'Introitus) ces deux chefs d'œuvres. Il existe deux versions de la Messe, les modifications ayant eu un impact notable sur le résultat final. Nécessité oblige, le chef Tomas Netopil s'est consacré à la reconstruction de « sa » version, dite septembre 1927. A l'écoute, même si les interventions de Janacek balayent généralement les contrastes orchestraux, oblitérant la rudesse et la compacité de l'œuvre, celle-ci en sonne bien plus spontanée et plus « crue ». Côté texte, la messe utilise non pas le latin mais l'ancien slave restitué par l'alphabet glagolithique. Elle délaisse le religieux sulpicien pour une vision panthéiste plus ancrée dans la nature que dans un édifice religieux. Le matériau musical se partage entre les passages d'orgue (dont le postlude solo), les interventions du chœurs et des chanteurs solistes, et un orchestre massif où les blocs d'instruments et les percussions ont toujours chez Janacek une fonction structurelle. Le Credo est une extraordinaire montée en puissance des mystères du texte, méditation chuchotée puis ponctuée de brusques clameurs du chœur et de rehauts de cuivres et de timbales. A la tête de l'orchestre et du chœur de la ville de Prague, le jeune chef Tomas Netopil reprend le flambeau de grands chefs nationaux : Karel Ancerl ou Rafael Kubelik. Son interprétation a suffisamment d'ampleur pour rendre justice à la dithyrambe de cette vaste et fière architecture musicale. En complément, la cantate L'Evangile éternel, belle page illustrative qui traduit avec une grande frugalité de moyens la poésie orientalisante de Jaroslav Vrchlicky, ami intime de Janacek. (Jérôme Angouillant)
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