Henri Bertini (1798-1876)
Nonet pour flûte, hautbois, basson, cor, trompette, alto, violoncelle, contrebasse et piano en ré majeur, op. 107
Grand Trio pour piano en la majeur, op. 43

Linos Ensemble

Compositeur français prolifique apprécié par ses pairs et la critique, pianiste concertiste renommé, pédagogue ayant notamment écrit des études accordant autant d’importance à la musicalité qu’aux exigences techniques, Henri Bertini fait partie des petits maîtres qui restent aujourd’hui trop méconnus. Les deux raretés datées des années 1830 proposées ici participent à la redécouverte d’une œuvre d’une qualité tout à fait appréciable. Bertini déploie avec délice un discours joliment contrasté dans le Nonette. L’orchestration colorée est au service d’une écriture rythmique et mélodique inventive. Au premier mouvement au discours changeant où se côtoient rythme de valse, galop et épisodes musicaux diversement expressifs toujours bien menés succède un mouvement lent intitulé « La mélancolie » à la fois intime et majestueux suivi d’un scherzo sautillant et passionné pour finir par un mouvement plein de vie au charme tant délicat que nerveux. L’ensemble témoigne d’une finesse d’écriture et d’un sens de la variation des caractères remarquables. Ces qualités se retrouvent dans le Grand trio. Chaque instrument y est joliment mis à contribution s’accompagnant, dialoguant et s’échangeant les rôles de soliste. L’écriture mélodique y est savoureuse au sein d’un discours à la fluidité attrayante, au dynamisme et à la variété rythmique captivants animé d’un souffle romantique élégant. Voilà un compositeur méritant l’attention des mélomanes ! (Laurent Mineau)

»No matter how one might try, one cannot be unkind to Mr. Bertini: he can bring one beside oneself with his friendliness and all his finely fragrant Parisian expressions; his music has the feel of pure satin and silk« In his Neue Zeitschrift für Musik Robert Schumann gave numerous fellow musicians who rubbed him the wrong way a solid piece of his own mind, but he never found anything to hold against Henri Bertini, a French composer who was twelve years his senior. Although he was a little indirect in his praise, he was right: in the music of this once highly esteemed pianist, piano teacher, and composer there is nothing irritating, nothing that might offend good taste – and yet we never have the impression that here we have a composer who eliminated every trace of »modernity« merely to win public favor. Friendliness apparently was a characteristic trait of this musician who was born in London in 1798 and died in Meylan, near Grenoble, in 1876. He never attempted to go at everything headfirst to prove that it was possible to shatter the sound barrier. His countless études and learning pieces were so very popular internationally because a natural music flows in them, offering welcome expressive opportunities to the pupil. And his finely crafted chamber compositions – from the duo sonata to the nonet – form a catalogue’s trove of treasures combining a very fine ear with great narrative talent. Two of these magnificent pieces from the late 1830s – the Piano Trio op. 43 and the Nonet op. 107 – inaugurate this vibrant work series that would be a top wish for a complete recording edition and definitely in every way represents a valuable contribution to the repertoire.