 Saluons dans ce deuxième volume consacré à la pianiste française Marguerite Long (1874-1966), le beau travail de repiquage réalisé par le label anglais qui a préservé toute la sève de ces gravures assez régulièrement rééditées. Le répertoire français présenté regroupe des pièces enregistrées entre 1929 et 1952. L’univers de Chopin se concentre exclusivement sur le premier CD. Capté en 1929, le Concerto n° 2 porte les stigmates de son temps avec quelques oublis dans la mise en place de l’orchestre et un piano pour le moins envahissant. Une certaine raideur – le désir de montrer la manière de jouer – s’impose. Les pièces solistes comme la Fantaisie n fa mineur, quelques valses, la Barcarolle et le Scherzo n° 2 témoignent de la virtuosité de l’interprète et d’un sens aigu des couleurs, de l’efficacité dramatique sans surcharge aucune. Le second CD réunit des partitions de Debussy, Ravel et Milhaud. Les liens que la pianiste entretenait avec les trois compositeurs incitent à écouter d’une oreille particulièrement attentive ces pages dont les deux concertos en sol de Ravel (1932 avec Freitas Branco et 1952 avec Tzipine). Le premier enregistrement mondial est des plus "stricts" quant aux tempi et aux nuances. Il est vrai que Ravel était dans la salle ! On préfèrera la liberté de ton offerte vingt ans plus tard. Enfin, Marguerite Long défendit avec passion, la musique de Milhaud dont elle fit briller l’originalité savoureuse et l’insouciance bienheureuse. Un double CD qui mérite d’être entendu. (Jean Dandrésy)  Impossible : toute une part de la syntaxe de Chopin n’a pu se plier au jeu droit, aux carrures verticales, à la sonorité sans halo de Marguerite Long. Les faces enregistrés en 1929 et au cours des années 30 déconcertent par leur brio froid, leur ton magistral, même si j’admire la clarté du jeu, l’équilibre des deux mains, la science de la conception à laquelle pourtant la Fantaisie échappe, et même le Deuxième Concerto malgré l’attention de Philippe Gaubert. Oubliable donc, mais ses français réunis sur le deuxième CD, Ravel (deux fois le Sol, « son » Concerto), Debussy, Milhaud ? La gravure princeps du Concerto en sol, vendue longtemps comme étant dirigée par le compositeur (c’est Freitas-Branco qui y suppléa), à l’orchestre approximatif, n’est qu’un document, et médiocrement réédité ici, le remake pour le microsillon, autrement tenu par Tzipine demeure préférable, même si Marguerite Long n’est guère flattée par les micros, piano un peu lointain mais qui chante plus et timbre plus qu’en 1929. Chez Debussy, seulement des pages mineures, Arabesques, Jardins sous la pluie, La plus que lente, et réduites à de simples charmes. Alors je me venge avec les Milhaud, savoureux, épicés, où enfin la Grande Marguerite se déboutonne, si peu certes, mais tout de même…. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Undoubtedly the foremost French female pianist of the 20th century, Marguerite Long (1874–1966) prided herself on her personal friendships with some of the foremost composers of her day – Debussy, Fauré and Ravel. She championed their works, premiering Ravel’s G major piano concerto, and was to write books on the interpretation of each of them. This addition to our continuing French Piano School series is the second of two APR volumes, together containing her complete recordings of French repertoire, and of honorary Frenchman, Chopin. Of particular significance here are the premiere recordings of the Ravel G major and Milhaud 1st concertos - both works dedicated to her - and also the first ever recording of Chopin's 2nd Concerto, made in 1929, which has not previously been reissued.
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