 Le 2 décembre 1953, la voiture qui menait Ossy Renardy de Santa Fé à Mexico percuta de front un autre véhicule. Le Guarneri del Gesu survécut, pas le violoniste. Son étoile s’éteignit à trente-trois ans. Né viennois, et de formation majoritairement autodidacte, Oskar Reiss aura italianisé son nom alors qu’il partageait la tournée d’un cirque ambulant en Italie. Tout un autre monde que celui de cette vieille Europe bientôt dévorée par le nazisme allait se révéler au jeune homme : en 1937, il émigre aux Etats-Unis où Theodore Paskhus et son épouse Alice vont parfaire sa technique, mais pas sa sonorité naturellement rayonnante, ardée d’un vibrato sensuel où passera toujours le souvenir d’une certaine Mitteleuropa. Ce Viennois est, d’accent, de jeu, un peu balkanique, cela s’entend dans le capiteux Blues de la Sonate de Ravel porté par le grand piano d’Eugene List, gemme absolue de ces deux microsillons Remington. Peu de disques du reste, son plus connu étant le Concerto de Brahms pour Decca (avec le Concertgebouw et Munch !), mais dès 1939 l’intégrale des Caprices de Paganini pour Victor (RCA), l’œuvre avait fait sa fortune dès ses débuts, il s’y singularisait en choisissant, contrairement à ses collègues violonistes qui s’en tenaient à l’original, la version avec accompagnement de piano élaborée par Félicien David. Le format du 78 tours le vit enregistrer quasi uniquement des pièces de virtuosité pour Decca, Victor, la Columbia américaine, labels qui l’abandonnèrent à l’avènement du microsillon, ce qui rend la brève coda Remington d’autant plus précieuse. Si le remake des Caprices, toujours dans l’arrangement de Felicien David, sonnent datés par un espressivo excessif, le chant amoroso, l’archet plein et si sensuel, métamorphosent la Sonate de Franck, jouée avec une générosité dont Eugen List fait son miel, romantiques l’un et l’autre absolument, comme ils sauront à contrario être fantasques et allusifs chez Ravel. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Born in Vienna in 1920, Ossy Renardy (née Oskar Reiss) was primarily self-taught. At the age of 13, he was invited by Victor de Sabata to perform as soloist with the Vienna Philharmonic. Five years later, Renardy made his New York debut recital. His performance of all 24 Paganini caprices at Carnegie Hall in 1939 caused a sensation. After becoming an American citizen in 1943, he enlisted in the US Army. Having established himself as one of the premier violinists of the 20th century, his career was tragically cut short by his death from a car accident at the age of 33. Renardy recorded the complete Paganini caprices twice. The first was made in 1940 for the RCA Victor (available on Biddulph LAB 061-62), and the second, issued here, was his last recording made just before he died in 1953 for the Remington label. This 2-CD set also includes the Remington recordings of two French sonatas by Franck and Ravel, made with the American pianist Eugene List (1918-1985). A student of Olga Samaroff, List made his solo debut with the Los Angeles Philharmonic under Artur Rodzinski at the age of 12. His subsequent premiere performance at the age of 16 of the Shostakovich Piano Concerto under Leopold Stokowski and the Philadelphia Orchestra brought him international fame.
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