Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Romance sans paroles, op. 2 n° 3
Scherzo, op. 42 n° 2
Andante cantabile du Quatuor à cordes en ré majeur, op. 11
Valse sentimentale, op. 51 n° 6
Valse de la sérénade pour cordes, op. 48
None but the Lonely Heart, op. 6 n° 6
Danse russe, op. 40 n° 10

Henryk Wieniawski (1835-1880)
Légende, op. 17
Mazurka en la mineur, op. 3 "Kujawiak"
Mazurka en sol mineur, op. 12 n° 2 "Le Ménetrier"
Mazurka en ré mineur, op. 19 n° 2 "Dudziarz"
Polonaise brilliante n° 1 en ré majeur, op. 4
Concerto pour violon n° 2 en ré mineur, op. 22

Mischa Elman, violon

Mischa Elman (1891-1967) fut dans la première moitié du XXe siècle un des représentants les plus appréciés de l’école dite « russe » de violon, étant né dans l’oblast ukrainien de Tcherkassie. Déjà virtuose reconnu étant encore enfant, il est adoubé comme un maître par Joachim, Auer, Sarasate, même si l’apparition de Heifetz sur la scène internationale, à partir de 1912, semble avoir nui à la renommée de Mischa Elman, qui s’installa aux États-Unis, comme Heifetz d’ailleurs, après la Révolution de 1917. Le label Biddulph, qui ne cesse de raviver la mémoire des plus grands violonistes du passé, a eu la bonne idée de rassembler sur cette galette des enregistrements des 23 et 25 septembre puis des 7, 9 et 14 octobre 1952, pour les pièces de genre de Tchaikovski et Wieniawski et du 23 juin 1950 pour le second Concerto op. 22 de Wieniawski, dont Elman s’était fait une spécialité. Les derniers qu’Elman réalisa pour « Red Seal » et Victor Recording Company, bien qu’il enregistrât ensuite jusqu’à l’année de sa mort pour Decca. C’est donc le virtuose d’une soixantaine d’années que nous redécouvrons, ici avec bonheur, là, parfois, avec un brin d’agacement en raison d’un style que les écoles violonistiques modernes jugeaient maniéré. Reste que les interprétations de Mischa Elman savent retenir l’attention et magnifier ces pièces de genre dont raffolent les salons et le répertoire du violon hors les grandes sonates destinées à des audiences mieux éduquées. None but the Lonely Heart op. 6 n°6 capture en un peu moins de trois minutes tout l’esprit et le cœur de Tchaïkovsky. La Légende op. 17 de Wieniawski que s’approprie littéralement Elman fait revivre l’amour passionné de ce dernier pour Isabella Hampton. Quant au second concerto op. 22 de Wieniawski, c’est celui-là même avec lequel Elman enchanta Auer en 1902, interprété cinquante ans plus tard avec une ferveur et une intensité de son comparables à la patine que les ans avaient apportée depuis 1907 au Stradivarius qu’il détenait de Joachim. C’est ainsi un riche ensemble de pages de l’histoire du violon et des interprétations que nous offre Biddulph, avec l’opportunité de retrouver un grand artiste quelque peu oublié aujourd’hui au profit, sans doute moins pérenne, des jeunes voire très jeunes virtuoses asiatiques. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

From his teens onwards, Mischa Elman was regarded in his lifetime as one of the greatest violinists of the 20th century. A student of the legendary Leopold Auer, Elman was one of the first of the great Russian-Jewish violinists to dominate violin playing in the 20th century. This CD – the first in a series of Elman releases from Biddulph – includes short pieces by Tchaikovsky and Wieniawski, including the latter’s Second Violin Concerto in D minor, Op.22. Made in the early 1950s, these recordings have never appeared on CD before, and vividly document Mischa Elman with his fabled luscious tone. Highlights include such favourites as Tchaikovsky’s heart-wrenching None but the Lonely Heart and nostalgic Valse sentimentale, as well as the haunting Légende and Polonaise brilliante No.1 by Wieniawski.