Alexandre Glazounov (1865-1936)
Ouverture "Carnaval" en fa majeur, op. 45 (piano à 4 mains)
Allegretto de la Sérénade n° 1 en la majeur, op. 7 (piano à 4 mains)
Allegro scherzando de la Sérénade n° 2 en fa majeur, op. 11 (piano à 4 mains)
Suite "Moyen-Âge", op. 79 (2 pianos)
Fantaisie Russe en la majeur, op. 86 (2 pianos)
Fantaisie, op. 104 (2 pianos)
Valse de Concert n° 1 en ré majeur, op. 47 (2 pianos)
Aus Kalewala, extrait de "Finnish sketches", op. 89 (piano à 4 mains)
Cortège Solennel en ré majeur, op. 50 (piano à 4 mains)
Poème symphonique "Stenka Razine" en si mineur, op. 13 (piano à 4 mains)

Duo Datteri Lencioni

Fabrizio Datteri, piano
Nadia Lencioni, piano

Quel est donc ce compositeur russe né la même année que Paul Dukas (1865) et décédé à Neuilly l’année des lois sur les conventions collectives, les congés payés et la semaine de 40 heures (1936) ?... D’Alexander Kostantinovich Glazunov, la postérité ne retient guère que le prolongement qu’il fut du Groupe des Cinq : Borodin, Cui, Balakirev, Moussorgski, Rimsky-Korsakov, ses talents de fécond symphoniste, le professeur qu’il fut aussi de Chostakovitch, et son alcoolisme invétéré. À côté du ballet "Raymonda", de son Concerto pour violon et de celui pour saxophone, le reste de son abondante production a été progressivement négligé. Le double CD d’œuvres pour piano à 4 mains ou 2 pianos que présente le couple Fabrizio Datteri et Nadia Lencioni est donc particulièrement bienvenu pour réparer ces oublis. L’Ouverture "Carnaval" (1892) est particulièrement colorée. De même le "Cortège solennel op. 50 en Sol majeur (1894) est noblement empreint du caractère majestueux d’une procession dont la teneur mystique ou profane demeure mystérieuse. La Suite "From the Middle Ages" op. 79 (1902) évoque un moyen âge aussi fictif que convenu mais aux accents musicaux mêlant adroitement le thème du "Dies Irae" à celui des marches héroïques des Croisés. La Fantaisie op. 104 (1920) fait preuve d’un art du contrepoint hérité de Taneiev, tandis que l’adaptation du Poème symphonique "Stenka Rãzine" op. 50 (1895) développe et fait résonner le célèbre thème des "Bateliers de la Volga". Les deux Sérénades op. 7 et 11 ont un charme slave particulièrement attrayant que les interprètes —découverts naguère à l’occasion d’un excellent enregistrement d’adaptations des opéras de Puccini (Tactus TC 850005) — savent ici rendre à l’unisson de manière extrêmement brillante. Une belle et très intéressante découverte. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

A precocious Alexander Kostantinovich Glazunov at 16 took the Russian concert scene by storm. The teenage composer had plentiful musical ideas, a full mastery of form and enviable skill in orchestration, certainly influenced by his teacher, Rimsky-Korsakov. However, unlike his predecessors, the “Mighty Handful”, Glazunov lived through the political unrest that ultimately led to the Russian revolution and to communism. His directorship of the St Petersburg Conservatoire straddled Czarism and the first years of communist rule, yet ultimately his Russian musical ideal did not correspond to that of Soviet music (nor did his ideal of Russian life correspond to Soviet life). He consequently he fled the USSR, finding refuge in Western Europe, and Glazunov can now be counted among those unjustly neglected artists whose national pre-eminence was unseated by exile. This double album for Brilliant Classics is therefore particularly welcome, shedding new light on Glazunov’s compositional output for piano duet. All but one of the works recorded here also exist in orchestral versions, but they are not necessarily derivative arrangements or reductions: it is not always easy to determine which version came first. The Fantasy Op.104 is the lone work on this programme explicitly conceived for two pianos. Given Glazunov’s ability as an orchestrator, one might doubt the value of these piano versions as mere black-and-white sketches of original, colourful paintings. This is far from the case, as this recording demonstrates. Glazunov’s mastery of colours and voicings extends to the piano as well; the existence of the composer’s own orchestration can inform the pianists’ interpretive choices; and the sobriety of the piano version can highlight musical details that might go unnoticed in the lush orchestral treatment.