Découvrons en première mondiale, les trois œuvres concertantes de ce compositeur allemand. Auteur d’ouvrages pédagogiques salués par Liszt, pianiste remarquable, ami des Mendelssohn et de Spohr, professeur de Ferdinand Hiller, Schmitt laissa à la postérité plus d’une centaine d’ouvrages dont quatrer concertos pour piano, des symphonies, des messes et quatre opéras… Les deux premiers concertos composent le 84e album de la série des Concertos romantiques du label anglais. Le premier opus fait indubitablement songer aux derniers concertos de Mozart, aux premiers de Beethoven. Une longue introduction orchestrale puis le développement d’un thème que l’on dirait "bien ficelé", mélodieux à souhait et, avouons-le, un peu bavard. Le cœur du concerto est le mouvement lent qui s’ouvre uniquement par un quatuor à cordes puis un arioso à nouveau mozartien profondément émouvant. "Encylopédiste" du piano, Howard Shelley défend cette musique en chambriste, ciselant amoureusement les phrases. Le finale d’une vivacité réjouissante possède un caractère assez original. Le chef et pianiste sait animer l’élégance espiègle et bondissante de cette écriture. Le Concerto n° 2 est tout aussi charmant, mais nous apparaît moins inventif, trop brouillon peut-être. L’aria du mouvement lent est tout aussi mozartien, sans beaucoup d’inventivité. Le finale est tout aussi réussi que celui du premier concerto. Schmitt était à son avantage dans les tempi véloces et un jeu qui, dit-on, faisait appel à une grande légèreté de toucher. La dernière partition du disque, le Rondeau brillant est une belle surprise, célébrée par le critique Robert Schumann. Hommage à John Field selon ce dernier, le Concerto déploie une virtuosité toute chopinienne. Shelley, à nouveau, fait merveille. (Jean Dandrésy)
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