 Le répertoire des compositeurs oubliés du XVIIIe siècle est sans doute infini. Qui, en effet, a connu avant le présent enregistrement les mérites et la musique de Venceslaus Joseph Spourni (1700 ? – 1754) ? Contemporain de Sammartini et Bononcini, quoique né en Bohème, il laisse un catalogue de de pièces rarement interprétées aujourd’hui en dépit des efforts de quelques musicologues et musiciens. Claudio Ronco, accompagné d’Emanuel Vozza, dont nous avons déjà célébré les mérites à propos de pièces de Johann Carl Bischoff, réitère ici le pari gagnant de faire renaître des compositions oubliées quoique non dépourvues de qualités. Depuis 1740, musicien attitré de Son Altesse Sérenissime, libertine et dispendieuse, Monseigneur le Prince de Savoy-Carignan, superintendant du Théâtre des Menus-Plaisirs de Louis XV, Spourny (sic) composa pléthore d’œuvres diverses parmi lesquelles ces 6 Sonates op. 4 pour deux violoncelles obligés occupent une place de choix, ne serait-ce que par la mélancolie et le lyrisme triste qui les parcourt. Esseulé toutefois par la disparition de son Protecteur en avril 1741, Spourni et sa musique sombrèrent vite dans l’oubli. Bien que composées dans le style galant pleinement italien de l’époque, ces sonates donnent à entendre une extrême variété d’humeurs et de sentiments allant de l’euphorie souriante à la plus intense affliction, et retiennent à ce titre l’attention. D’autant qu’elles sont ici admirablement servies par les interprétations soignées de deux excellents interprètes sachant faire sensiblement sonner les cordes en boyaux de leurs instruments d’époque. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  Eccentric composer and virtuoso cellist in the service of the Prince of Carignan in Paris in the fi rst half of the eighteenth century, Venceslaus Spourni has left us a large and very interesting group of publications, in which we fi nd symphonies, concerts and Burlesques for pastoral instruments such as the hurdy-gurdy and the bagpipe, and collections of chamber sonatas, at least three of which are dedicated to his instrument. This is the fi rst ever recording of Opus IV for two cellos, the success of which is evidenced by the inclusion of the second of these sonatas in a successful collection of “several eminent authors” published in London in 1748.
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