Toutes exhumations de compositeurs ou compositrices, d’œuvres, tombés dans l’oubli, ne valent pas nécessairement résurrection et tardive consécration. L’enregistrement proposé par le très original label Acte Préalable, réalisé grâce au concours de la bienveillante pianiste Elzbieta Tiszecka, bénéficie indéniablement de la vogue remettant en valeur les compositrices de la seconde moitié du XIXe et de la première moitié du XXe siècle. La France comme la Pologne en regorgent : Holmès, Farrenc, Viardot, Jaëll, Chaminade, Bonis, Strohl, Badarzewska, Brzezinska-Szymanowska, Krzyzanowska, auxquelles s’ajoutent aujourd’hui Maria Parczewska (1862-1918) et Helena Lopuska (1887-1920). Les six opus de la première sont empreints de parfums folkloriques distillés avec une simplicité de bon aloi. Polkas (op. 1) et Mazurkas (op. 2) ou Mazureks (op. 4), voire Polonaise op. 6, rappellent de loin des mélodies et des rythmes déjà illustrés avec plus de force par Chopin, Liszt, Dvorák ou Smetana. Les Valses de Salon (op. 3 et 5) sont aimables, le Prélude en fa majeur et la Barcarolle en sol mineur op. 6 ont leur charme légèrement désuet, mais suffisamment prenant pour en justifier l’écoute. Les quatre pièces de la seconde, Chanson sans paroles op. 2, Au Crépuscule op. 3, Au Soir op. 4 et Question op. 6, possèdent plus de matière et font plus forte impression avec leurs réminiscences plus ou moins avouées : références à Mendelssohn, révérence à Grieg, et déférence à Schumann, elles composent des tableaux qui retiennent l’attention et feraient désirer l’enregistrement de sa Sonate en mi bémol mineur composée à Vilnus en 1909. L’interprète, qui chante naturellement dans son arbre généalogique, est une parfaite avocate de ces musiques d’un temps passé et nostalgiquement révolu dont le fugitif réveille augure d’une possible résurrection pour les amateurs cultivés de raretés. (Jacques-Philippe Saint-Gerand) Maria Parczewska née Mackiewicz is one of many unknown and forgotten Polish composers. We know when she lived only because of a note included in the music scores published by Gebethner and Wolff’s publishing house. Her works are contained within six surviving opuses, and has a salon character, meanwhile each piece was composed in concordant within the time period she lived. Helena Lopuska-Wylezynska was born in 1887. She was a meticulously trained pianist and composer, as well as music reviewer. A student of Jan Kleczynski and Aleksander Michalowski, and in the subject of composition, she was taught by Zygmunt Noskowski. She finished her studies in Warsaw with a golden medal. She extended her musical education by studying piano and composition in Leipzig, where her talents were also recognised. She began her pianist career in Germany, undertaking a concert tour during 1908 and 1909, with great success. During this time she also worked as a music critic/reviewer, corresponding with ‘Przeglad Muzyczny’ and ‘Scena i Szutka’. Warsaw saw performances of her award-winning Ballade for piano and orchestra, and the cantata Smutno mi Boze, to the lyrics by Juliusz Slowacki. In 1909 she married the conductor Adam Wylezynski, and moved to Vilnius...
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