CD 1 (Evelyn Howard-Jones)
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Préludes et Fugues n° 10 à 17, extrait de "Le clavier bien tempéré", Livre 1

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate pour piano n° 14 en do dièse mineur, op. 27 n° 2 "Au clair de lune"
Rondo en sol ajeur, op. 51 n° 2
Ecossaises, WoO 83

Franz Liszt (1811-1886)
Waldrauschen, S 145/1
Liebesträume n° 3, S 541/3

Johannes Brahms (1833-1897)
Caprice en si mineur, op. 70 n° 2

Frédéric Delius (1862-1934)
Danse pour clavecin
Quatre Pièces pour piano
Trois Préludes

CD 2 (Edward Isaacs)
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Suite française n° 5 en sol majeur

Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Fantaisie en do majeur, HWV 490
"Le forgeron harmonieux", dernier mouvement de la "Suite n° 5 en mi majeur", HWV 430

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate pour piano n° 8 en do mineur "Pathétique", op. 13

Franz Schubert (1797-1828)
Moment Musical en fa mineur, D 780/3, op. 94/3

Frédéric Chopin (1810-1849)
Bolero en la mineur, op. 19
Valse en la mineur, op. 34/2
Valse en ré bémol majeur, op. 64/1
Valse en do dièse mineur, op. 64/2
Valse en ré bémol majeur, op. 70/3
Valse ne mi mineur, op. posth.

Franz Liszt (1811-1886)
My joys, S 480, op. 74/12
Liebesträume n° 3, S 541/3

Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Humoresque op. 10 n° 2

Evlyn Howard-Jones, piano
Edward Isaacs, piano

Columbia entendait graver l’intégralité du Clavier bien tempéré en la confiant à plusieurs pianistes, projet au long cours qui ne fut jamais achevé. Harriet Cohen en assura l’alpha laissant la place ensuite à Evlyn Howard-Jones, petit génie du piano britannique dont la sonorité d’harpe éolienne n’était pas sans rappeler celle du jeune Wilhelm Kempff. La magie de ces quelques faces suffiraient à le réintégrer au parnasse du piano européen de l’entre deux guerres, merveilles de couleurs, de propos, où l’élévation spirituelle le dispute à la perfection de la réalisation. Le virtuose impétueux s’en absente pour mieux se saisir d’une Clair de lune au final soufflant , alors que le poète parle chez Liszt et Brahms ou dans les miniatures de son ami Delius. Les 78 tours d’Edward Isaac seront pour beaucoup une fabuleuse découverte : sa Cinquième Suite anglaise fusante, absolument moderne, ses Haendel de grande venue, son Boléro de Chopin, assez inouï tout comme la sélection de Valses, laissent songeur. Qu’un si beau pianiste soit tombé à ce point dans l’oubli reste inexplicable. Et puis chez l’un et l’autre écoutez la beauté des pianos ! (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

L’art de ces "deux pianistes anglais oubliés" pour reprendre le sous-titre de l’album, réunit les intégrales discographiques Columbia des deux pianistes, intégrale remarquablement remastérisées. Nous sommes à la fin des années vingt et au début de la décennie suivante. Howard-Jones (1877-1951) étudia notamment auprès de Schönberger, un élève de Liszt. Vaughan Williams et John Ireland furent ses compagnons d’études au Royal College of Music de Londres. Bach, Brahms, Chopin et la musique de Delius (Howard-Jones habita en France, non loin de son compatriote anglais) sont au cœur du répertoire de ce pianiste. Les huit Préludes et Fugues (n° 10 à 17) du Clavier bien tempéré de Bach témoignent d’un jeu élégant et fluide, porté par une clarté de son et une utilisation remarquable de la pédale. Ce n’est pas un piano "charismatique", mais la Sonate "Clair de lune" de Beethoven est d’un élan juste, sans fioriture aucune. Aucune affèterie non plus dans tel Capriccio de Brahms ou Waldesrauschen de Liszt, sans oublier diverses pièces de l’ami Delius, au charme si mystérieux. Le second disque est consacré à Edward Isaacs (1881-1953) Son Bach (extraits de la Suite Française n° 5) est d’une brillance plus affirmée. Le toucher est d’une virtuosité étonnante, assumant une prise de risques permanente. L’énergie des Haendel, le sens de la narration dans la Sonate « Pathétique » de Beethoven, mais aussi cinq valses de Chopin prises dans un tempo parfois inouï de vélocité laissent rêveur. Voilà un piano lumineux de cet artiste qui devint aveugle et fut contraint d’arrêter sa carrière. (Jean Dandrésy)

The two pianists featured here were contemporaries, both English. Both made a small number of recordings for Columbia between 1926 and 1930 and today are largely forgotten. Howard-Jones was of an academic nature whose interpretations were described as having ‘scholarly and fastidious profundity’. He excelled in Bach and Brahms and his ‘Well-Tempered Clavier’ recordings in particular offer playing of rare spirituality and beauty. As a friend of the composer and dedicatee of five of the piano pieces, his Delius recordings, which comprise the complete meagre published output for solo piano by the composer, have a unique authority. Edward Isaacs, who revelled in the repertoire of Chopin and Liszt, was described as ‘a kindly genial companion and a witty charming raconteur’. His recordings radiate brilliance and joie de vivre. This is the first time most of these discs have been reissued since the days of the original 78s. An added bonus is the discovery of a wonderful previously unpublished Howard-Jones recording of Beethoven’s Rondo in G major.