 Issu d'une famille d'aristocrate, le luthiste et compositeur Jan Antonin Losy (1651-1721) est une figure incontournable de la musique pour luth en Bohème. S'il étudie la musique à Prague, ses diverses activités le font voyager à Vienne, en France et en Italie. Sa réputation de luthiste lui vaut bientôt l'admiration de ses pairs, notamment d'un certain Silvius Leopold Weiss qui lui dédiera son fameux "Tombeau". Son style hérité des luthistes français Mouton, Dufaut et Gaultier se conjugue habilement avec le suave et mélodique cantabile italien. Il laisse une abondante production de tablatures pour l'instrument (environ deux cent pièces), des suites de danses caractérisées par leur noblesse et leur élégance. En convoquant un clavecin, une flûte, une guitare baroque et une viole de gambe, le guitariste et luthiste Jan Cizmar s'est appliqué à reconstituer une hypothétique collection de musique de chambre à partir de fragments en justifiant méticuleusement ses sources manuscrites. C'est une première (mondiale) et on appréciera l'alliance subtile du timbre délicat du luth, joué habituellement solo, avec ceux des instruments du consort. Les Suites, Partitas et le Concerto respirent naturellement l'air des jardins versaillais et cette ineffable touche italienne dans la forme. En complément une petite Suite "française" jouée au clavecin, une gigue pour violon (Losy jouait couramment des deux instruments) et le "Tombeau" restitué ici avec une pieuse probité. (Jérôme Angouillant)  “He took up the lute when he was young and became such a virtuoso that he was unrivalled in France or Italy.” Music historian Gottfried Johann Dlabacž’s testimony describes the lutenist and composer, Count Jan Antonín Losy of Losinthal, whose family came from Lombardy. He was born in Bohemia, where he spent most of his life, but his fame spread throughout Europe. After he died, he was honoured by his younger colleague, Sylvius Leopold Weiss, who memorialised him with his famous Tombeau. Nowadays, the name of the Count and virtuoso musician (besides the lute, he played the harpsichord and violin superbly) is known especially to lute players. However, even they may be surprised to learn that this album contains compositions with harpsichord, flute and violin. In fact, Losy’s oeuvre is far more varied. According to period sources, many of his compositions were played by chamber ensembles including instruments, such as the violin and a bowed bass instrument. The main performer, Jan Cižmár, reconstructed some of them, using manuscripts scattered all over Europe, and invited his colleagues from the Polish ensemble, Orkiestra historyczna, to take part in the recording. The result is a revealing album that presents Losy’s lute pieces in an unusual sound version for the first time.

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