Vitezslava Kapralova (1915-1940)
Suite en miniature, op. 1
Suite pour piano, op. 1 (version originale)
Suita rustica, op. 19
Sinfonietta militaire, op. 11
Waving Farewell, op. 14
Prélude de Noël
Fanfare
Partita pour piano et cordes, op. 20
Concerto pour piano en ré mineur, op. 7

Veronika Rovna, soprano
Tomas Vrana, piano
Janacek Philharmonic Ostrava
Alena Hron, direction

La disparition prématurée de Vitezlava Kapralova, emportée à Montpellier par la tuberculose dans sa vingt-cinquième année, fut la perte majeure de la musique tchèque du XXe siècle. Disciple brillante de Bohuslav Martinu dont elle s’appropria la palette et les rythmes en y infusant des audaces supplémentaires, elle fut elle-même dès le premier opus de son catalogue - d’autres partitions non numérotées et sans opus l’auront précédées - comme le prouve la Suite en miniature. Verdeur des timbres, alacrité des rythmes, le ton est donné, plus encore lorsque les instruments se substituent au piano de la version originale. Ce ton quasi iconoclaste ne cédera pas, l’inspiration s’augmentant en même temps que le métier, la maitrise de l’écriture se révélant faramineuses dès la Sinfonietta militaire, irrésistible par sa verve. Alena Hron et ses Ostraviens l’emporte avec pétulance, ils sont la cheville ouvrière de cette remarquable anthologie qui culmine dans les opus concertant pour le piano : le faux néo-classique de la Partita semble sous les doigts de Tomas Vrana comme une réponse teintée d’ironie à l’admirable Concerto où la compositrice se défaisait de ses dernières tentations romantiques en les assaisonnant de motifs populaires. Le merveilleux Waving Farewell où brille le soprano fluide de Veronika Rovna fait regretter la disparition du plein disque de mélodies jadis parus chez Supraphon, part majeur de l’art de Kapralova, lectrice impénitente. L’anthologie est précieuse, surtout pour les partitions d’orchestre, qui renouvellent dans des prises de son exemplaire une discographie raréfiée, seulement illustrée par les enregistrements radiophoniques signés par Frantisek Jilek pour la Radio de Brno (édités chez Matous avec aussi le rare Quatuor à cordes magnifié par le Quatuor Janacek), et plus récemment par une version décoiffante du Concerto pour piano selon Marek Kozac que j’avais fêté dans ces colonnes (voir ici). Une suite ? La cantate Ilena, mais aussi coté chambre, mélodies ou petits ensembles, quantité de pépites dorment encore dans les bibliothèques... (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Although she only lived to be 25, Vítezslava Kaprálová has taught a lesson to all those who think that one can only compose music with a licence. This incredibly talented Czech simply wrote music and was on the way to becoming one of the greats before she succumbed to a typhus infection in France in 1940. Two years earlier, she opened the festival of the International Society for New Music in London with her Military Sinfonietta, which was enthusiastically received by the press and the public; her piano concerto, her graduation piece in her home city of Brno, was a brilliant success; her Suite Rustica featuring famous Czech folk songs had all the makings of a "pop hit”. ... Sometimes it is difficult to comprehend the caprices of destiny.