 Le 20 juin 1940, Jehan Alain tombait sous le feu ennemi non loin de Saumur. Pierre Wissmer célèbre son sacrifice, mais aussi fait écho à son art, dans un admirable Concerto entièrement solaire. En rien un Tombeau, mais bien la célébration d’un art tout français, pénétré de lumière où le violon d’Oleg Kaskiv chante à tue-tête : Wissmer ne le laisse que peu respirer. La fraicheur diatonique, le brio de l’orchestre, l’ardeur mélodique, quelle musique irrésistible dont je ne m’explique pas qu’elle soit aujourd’hui si ignorée des violonistes. Quatorze ans plus tard, la grammaire de Wissmer reste toujours aussi saisissante, son orchestre plus percutant encore. Cette écriture suractive qui surprend toujours l’oreille est épicée à souhait, saisit par une foule de détails qui ne masque jamais le drive d’une écriture au cordeau. Admirable, et quel lyrisme qui semble parfois près de celui des concertos pour cordes de Walton. En 1987, la syntaxe s’est épurée, le jeu formel rayonne : le Troisième Concerto est beau comme un Kupka, cubiste et coloré, et distille une fraicheur certaine jusque dans ses roideurs, coda d’un art admirable que Claves a raison de rédimer. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  As a composer who developed an original language, Pierre Wissmer travelled through the 20th century with total independence. He composed an abundant body of work covering all musical genres: nine symphonies, several concertos, ballets, music for radio programmes, chamber music and vocal pieces. The three violin concertos bear witness to the composer’s aesthetic evolution. From the modal anchoring of the first concerto, composed in 1942 in the wake of the first symphony and the first piano concerto, he moved on to a writing style that sometimes borrows from the twelve-tone language in his second concerto, composed in 1954. Finally, the tonal suspension of the third concerto (1987) reflects a spirit of great freedom characteristic of the composer’s last works. Despite their differences, the three violin concertos reveal a profound stylistic unity shaped by an extreme taste for formal construction, the art of counterpoint and the science of orchestration.
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