 Pavel Vranický (1756-1808), est ce compositeur d’origine morave, formé à partir de 1783 par Joseph Martin Kraus (1756-1792), qui appartint à la même loge maçonnique que Mozart — À l’Espérance couronnée — et devint l’ami de Haydn aussi bien que de Goethe. Beethoven fit appel à ses talents de chef d’orchestre pour la première de sa Symphonie op. 21. Renommé et apprécié des cercles musicaux de Vienne, et auteur de nombreux opéras ainsi que de plus de cinquante symphonies, cinq concertos et cinquante-quatre quatuors, Wranitzky est inexplicablement tombé dans l’oubli à peine son dernier souffle rendu, bien que Max Puttmann tentât en 1906 de lui redonner le prestige que lui vaut un art qui ne démérite en rien à côté des grands noms de son époque. C’est donc à une œuvre de salubrité musicale que s’est attelé la quatuor Almaviva, non pas en visant une intégrale mais en sélectionnant plutôt trois quatuors représentatifs de chacune des périodes créatrices — l’op. 2 avant 1790, l’op. 32 de 1798, et l’op. 49 de 1804 — de Wranitzky. L’op. 2 n° 2, en Sol majeur, et en trois mouvements, avec son final « all ongharese », est d’un charme dansant primesautier. Le Quatuor, également en Sol majeur et en trois mouvements, op. 32 n° 4, manifeste le goût de Wranitzky pour le style opératique avec un Adagio central en forme de variations ingénieusement troussées. Enfin le Quatuor en Ré mineur op. 49 exprime la maturité de l’art du compositeur dans une proximité sensible avec celui de Beethoven. Interprétés avec fougue et virtuosité — l’extrême difficulté des rythmes qu’aime Wranitzky — ces trois exemples de ses quatuors constituent une addition mémorable à un catalogue d’œuvres enregistrées, symphonies et autres, que l’on aimerait voir se compléter. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  Paul Wranitzky - Pavel Vranicky of Moravia - was originally to become a priest. But he soon dedicated himself completely to music – and this was a good decision, since he became one of the most well-regarded composers and conductors in Vienna. Haydn asked him to conduct his Creation, Beethoven his First Symphony; Leopold II and Francis II admired his works, and the greater public loved them; and the fact that he had his works published meant he was highly successful. But no sooner had Wranitzky succumbed to a typhus infection at 52 in September 1808 than his works seemed to disappear. Some of his more than 50 symphonies, his chamber music, and above all his first and most successful opera Oberon – König der Elfen (King of the Elves) were still somewhat popular until the merciless steamrollers of fashion overran his legacy. Not everything he wrote is of the highest quality, but there are real gems hidden in his symphonic and chamber music. In particular, his rich string quartet output should be pored over, for great rewards are to be found here. The Almaviva Quartet of Switzerland presents a cross-section of his three creative phases. This is music of precious lucency and classical balance. It is spirited and full of surprises, neither brooding nor superficial, filled with playful humour and yet without any banality even when fragments of folk songs appear. In short, they are exquisite testimonies of a great talent.

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