Alexandre Scriabine (1872-1915)
Valse en fa mineur, op. 1
Extraits de "Dix Mazurkas", op. 3
Etude n° 12 en ré dièse mineur, op. 8
Extraits de "Vingt-quatre Préludes", op. 11
Prélude n° 3 en si majeur, op. 22
Deux Préludes, op. 27
Quatre Préludes, op. 48
Cinq Préludes, op. 74
Poème-Noctune, op. 61
Deux Poèmes, op. 32
Deux Poèmes, op. 63
Trois Morceaux, op. 45
Trois Morceaux, op. 52
Deux Morceaux, op. 57
Feuille d'album, op. 58

Slava Poprugin, piano

Slava Poprugin interprétant ici trente-sept pièces brèves d’Alexandre Scriabine ne se présente pas comme un pianiste (pourtant il l’est !), mais comme un musicien. Cet enregistrement prouve ses dires par sa conception en interprétant les œuvres chronologiquement de 1886 à 1914 (de la Valse op. 1 aux cinq Préludes op. 74), écartant les sonates habituellement utilisées pour montrer l’évolution stylistique de Scriabin. Poprugin préfère avoir recours à des pièces plus variées (Valse, Mazurkas, Etudes, Préludes, Poèmes…) marquant sur les premiers opus son attachement à la musique de Chopin. Cette démarche de musicien, il la prouve encore par le choix d’un magnifique piano Bechstein datant de 1897 aux sonorités à la fois claires et profondes, idéales pour interpréter les œuvres de cette époque. Sans utiliser les moyens pianistiques titanesques de Sofronitsky, Richter ou Horowitz, Poprugin fait preuve d’une musicalité extraordinaire caractérisant chaque pièce dont certaines exigent une délicatesse sonore infinie ou à contrario une violence particulièrement heurtée, d’autres menant par leurs harmonies à une abstraction perturbante. Poprugin prenant l’auditeur par l’oreille déploie constamment une poésie éthérée même dans l’aspect instable et tourmenté de certaines pièces. Bienvenue dans l’univers de Scriabine. (Jean-Noël Regnier)