Ignacy Jan Paderewski Concerto pour piano - Fantaisie polonaise Shemchuk Szymanowski - DUX2133

Ignacy Jan Paderewski (1860-1941), pianiste virtuose et compositeur, politique engagé et homme d’État — il signa en juin et septembre 1919, au nom de la Pologne, les traités de Versailles et Saint-Germain en Laye — fut célébré de son vivant comme une icône du nationalisme polonais. Conçu dans la grande manière romantique, le concerto pour piano en La mineur de Paderewski fut composé entre 1882 et 1888, et dédié à son maître Theodor Leschtitsky (1830-1915), avant d’être soumis à l’approbation enthousiaste de Saint-Saëns : « Il prit la partition et la lut pendant que je jouais. Il écouta très attentivement. À l’Andante il m’interrompit en disant : « Quel ravissant Andante ! Pouvez-vous le reprendre ?» Je le rejouai. Je commençais à me sentir encouragé. Il montrait de l’intérêt. À la fin il déclara : « Il n’y a rien à y changer. Vous pouvez le jouer quand vous voulez. Il plaira. Il est tout à fait prêt, n’ayez crainte, je vous assure» ». Quoique ne faisant pas expressément partie du canon des concertos pour piano romantiques et post-romantiques, il a déjà été enregistré par des virtuoses du calibre d’Earl Wild, Ian Hobson, Piers Lane, Janina Fialkowska ou Igor Lipinski , Piotr Paleczny, Dang Thaï Son, et plus récemment Claire Huangci, il retient l’attention par son orchestration rutilante, particulièrement bien rendue ici par le Polish Paderewski Symphony Orchestra sous la direction vibrante de Michal K. Szymanowski. L’exubérante partie de piano, dans ses deux mouvements extrêmes est d’une redoutable virtuosité ; le jeu brillant et très coloré d’Ivan Shemchuk (1994-) s’acquitte superbement de ces défis techniques et les dote d’une musicalité sincère qui empreint le « ravissant » Andante median d’un charme profond. Qualités de l’orchestre et du soliste qu’on retrouve pleinement dans la Fantaisie polonaise (1893). Un magnifique enregistrement. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)