Franz Schubert (1797-1828)
Sonate pour piano en do majeur, D 279
Sonate pour piano en do majeur, D 840 "Reliquie"
Sonate pour piano en do mineur, D 958
Sonate pour piano en la bémol majeur, D 557
Sonate pour piano en la majeur, D 664
Sonate pour piano en la majeur, D 959
Sonate pour piano en la mineur, D 537
Sonate pour piano en la mineur, D 784
Sonate pour piano en la mineur, D 845
Sonate pour piano en mi bémol majeur, D 568
Sonate pour piano en mi majeur, D 157
Sonate pour piano en mi majeur, D 459
Sonate pour piano en mi mineur, D 566
Sonate pour piano en ré majeur, D 850
Sonate pour piano en si bémol majeur, D 960
Sonate pour piano en si majeur, D 575
Sonate pour piano en sol majeur, D 894
"Galopp und acht Ecossaisen", D 735
10 Variations en fa majeur, D 156
12 Valses nobles, D 969
3 Pièces pour piano, D 459A
Fantaisie en do majeur, D 760 "Wanderer"
Variations sur une valse de A. Diabelli en do mineur, D 718
Variations sur un thème de A. Hüttenbrenner en la mineur
12 Allemandes
4 Impromptus, D 935
Moments musicaux, D 780
2 Scherzos, D 593
3 Pièces pour piano, D 946

Gerhard Oppitz, piano

Monumental ! De 2007 à 2009, Gerhard Oppitz a gravé cette intégrale des œuvres pour piano de Schubert, merveilleux massif où se cotoient les grandes sonates et les nombreux morceaux isolés, variations, danses et autres Klavierstücke. Pour quelques piécettes surtout d’extrême jeunesse, pleines de charme mais de peu de substance, combien de chefs d’œuvre. La lecture d’Oppitz s’impose avec évidence dans les grandes sonates qui prennent une dimension quasiment brucknérienne, comme le montrent les premiers mouvements de la Reliquie (un sommet du coffret, bien qu’Oppitz, à la différence par exemple de Richter, délaisse les deux derniers mouvements, inachevés) ou de l’ultime si bémol. Et les mouvements lents, ceux des mêmes sonates comme celui, sublime, de la Wanderer Fantaisie nous emplissent d’une bouleversante émotion, au pas lent du Wanderer justement. Certes, cette conception volontiers monumentale est plus allemande que viennoise et les danses peuvent paraître un peu sérieuses de ce point de vue mais l’ensemble n’en demeure pas moins somptueux. On pourra toujours pinailler sur certains choix textuels (la version courte du premier Klavierstück D 946, ou l’absence, déjà relevée plus haut, des derniers mouvements de la Reliquie) mais ce ne sont que de faibles réticences au regard de la valeur de l’ensemble, qui nous rappelle au passage qu’Oppitz est l’un des grands pianistes de son temps, ce que sa discrétion ne doit pas nous faire oublier. Une somme à savourer par petites doses, puis à réécouter encore et encore… (Richard Wander)