Bien qu'il ne soit probablement jamais sorti de sa Hollande natale, Jan Pieterszon Sweelinck (Deventer, 1582 – Amsterdam, 1621) s'est nourri d'influences musicales étrangères : Italiennes (Giovanni Gabrieli) et surtout anglaises (les virginalistes, ceux qui jouaient du virginal et composaient pour lui). Nommé en 1577 organiste à l'église Saint-Nicolas d'Amsterdam, il occupa cette place jusqu'à sa mort. Lorsqu'en 1578 Amsterdam se rangea du côté calviniste, l'église devint propriété de la ville, et l'organiste devint fonctionnaire municipal. Sweelinck composa une adaptation du psautier calviniste. L'orgue étant alors exclu du service religieux, il déployait son art lors de concerts publics quotidiens. Sa renommée de pédagogue fut telle que maintes villes, aux Pays-Bas mais aussi en Allemagne, subventionnaient – fort cher – leurs jeunes musiciens pour qu'ils aillent étudier auprès de lui. Parmi ses élèves, on relève Heinrich Scheidemann, Samuel Scheidt, Jacob Praetorius. Seules ses œuvres vocales furent publiées, et avec grand soin, de son vivant : Elles sont aujourd'hui presque oubliées. Mais ses œuvres pour clavier, connues uniquement par les copies de ses élèves, justifient encore aujourd'hui sa réputation de plus prestigieux représentant, à l'orgue comme au clavecin, de l'école hollandaise, et de maître d'école européen, dans la transition entre Renaissance et baroque. Il innova notamment dans le domaine de la fugue. Dans cet album, le claveciniste et pédagogue Fabio Antonio Falcone nous permet d'apprécier, à travers ce cycle de variations, une des rares traces de son œuvre pour clavier, le génie de Sweelinck dans sa capacité à créer variations et contrepoint à partir de thèmes de chansons populaires : Un album instructif et plaisant. (Marc Galand) Jan Pieterszoon Sweelinck, although considered an isolated phenomenon, transformed Amsterdam into the centre of interest for keyboard music. Today, Sweelinck is considered not only one of the most famous organists, but also one of the leading composers of his time and the last great master of Dutch and Flemish polyphony. His work is not conceivable without Venetian and, most importantly, English models. Even though he was not widely travelled, Sweelinck remained amazingly well informed throughout his life. Despite his fame and importance, not a single work for keyboard instruments survives in an autograph source, not even in a copy authorised by the composer. His keyboard works have survived in some thirty scattered and not always reliable manuscripts. This body of work is far from complete, and the copies mostly date from after the composer’s death. It is thanks to Sweelinck’s pedagogical activity and his numerous students, that the compositions have survived at all. Among Sweelinck’s pieces for keyboard instruments, the variations cycles form a significant group. They include variations on chorale melodies, melodies from the Genevan Psalter, Lutheran songs, as well as on secular models. The latter, however, are undoubtedly the most delightful pieces Sweelinck ever composed, for they reveal the composer’s lighter, sometimes humorous side. It seems that Sweelinck composed most of the keyboard works in the last two decades of his life. This is evidenced by a mature style, compositional perfection, and unity.
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