"L’Offenbach allemand", le père de l’opérette berlinoise… Paul Linke que l’on connaît assez peu en France est le porte-drapeau de la musique légère allemande à l’instar des Strauss viennois. Débuter une intégrale de ses ouvertures impose, comme dans cet album, de jouer "Berliner Luft", extrait de l’opérette "Frau Luna". Il s’agit d’un hymne non-officiel de la capitale allemande, repris notamment dans les célèbres concerts de plein-air, les Berliner Waldbühne. Comme la plupart des musciens de ce type de répertoire – ce fut aussi le cas de Franz Lehar – Paul Linke fut d’abord un compositeur de musiques militaires. Sa passion pour les rythmes de marches fonctionne à merveille car il possédait un sens inné de l’effet et de l’orchestration. Chacune de ses ouvertures – faisant partie ou non de sa dizaine d’opérettes - est une sorte de petit poème symphonique, un immense divertissement dans lequel les idées, les thèmes s’ajoutent les uns aux autres. L’humour est présent dans chaque partition et la recherche de sonorités étranges, de petites dissonances pimente sa musique. Ernst Theis et la formation de Francfort s’en donnent à cœur joie, offrant un côté presque "Nino Rota" à certaines pages, tant l’ironie et le caractère désabusé transparaissent dans ces pièces à l’âme berlinoise. (Jean Dandrésy) At last I have fulfilled a wish: The production of melody-saturated overtures and waltzes by Paul Lincke. It is also an overdue rehabilitation of the composer Lincke, who certainly wrote more than just the "Berliner Luft". Of course, that is included in our Vol 1, and it is certainly not due to the rhymes of Heinrich Bolten-Baeckers that this march has become the unofficial Berlin anthem and has remained so to this day. It is Paul Lincke's music, whose unashamed catchiness "overtakes you", as his first biographer, the composer Edmund Nick, wrote: "Only a genuine Berliner like Lincke was capable of making a declaration of love to his father city in this way. All the softer emotions that move the Berlin heart are included in it." Irrespective of such clichéd attributions, Paul Lincke founded something with works like this that had never existed before: Berlin's own popular music. And like Franz Lehár, Paul Lincke was a master of instrumentation, but remained true to the classical orchestral movement, like his models Jacques Offenbach and Franz von Suppé. And he took special care with overtures, whether to a farce or an operetta, whereas most Viennese operettas of the time had to make do with a short prelude. Look forward to many Lincke discoveries!
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