 Ses relectures drastiques des opéras de Wagner et des symphonies de Mahler, ces dernières trop sous estimées, devaient logiquement conduire Hartmut Haenchen à revenir à l’univers Bruckner : un début d’intégrale avec le Netherlands Philharmonic entrepris dans les années 90 aura tourné court, mais ses lectures cursives des 3e, 7e et 9e Symphonies captées en concert dans l’acoustique profonde du Concertgebouw auront alerté les Brucknériens fervents. Cette fois Hartmut Haenchen emporte d’un geste la 8e Symphonie dans les harmonies autrement sombres d’un splendide Orchestre Royal du Danemark qui reflète ses teintes de crépuscule dans le vaste amphithéâtre de l’Opéra de Copenhague. Une symphonie de la nuit, où rien ne pèse, cette battue verticale s’élevant sans cesse et envolant jusqu’à l’Adagio qui déploie son immense Nachtmusik sans trainer, fluide, magique, et sombre mon Dieu ! Le final rayonne, course sans abîme lancé par la timbale, pas une once de pathos, pas d’effet, mais un chant infini et preste qui achève de me convaincre de ce retour à Bruckner. Puisse Hartmut Haenchen et les Danois poursuivre pour les micros de Geniun ce que j’espère être une intégrale des neuf symphonies. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Né à Dresde il y a soixante-quinze ans, Hartmut Haenchen s’est surtout taillé une solide réputation de chef wagnérien, même s’il a gravé quelques symphonies de Bruckner pour un label non distribué en France. Avec ce CD, reflet d’un concert donné à l’opéra royal de Copenhague, il s’attaque au sommet de l’œuvre de Bruckner, ce « couronnement symphonique de tout le XIX° siècle » selon les mots d’Hugo Wolf. Il le fait en optant pour une vision très dynamique et dramatique, la plus rapide de toute la discographie. Il boucle en effet l’œuvre en 69’, à l’opposé des conceptions quasiment démesurées de Celibidache hier, Rémy Ballot aujourd’hui à qui il faut trente-cinq minutes de plus pour explorer ce monument… Il n’est pas sûr in fine que cette rapidité assumée (le chef s’explique sur ses choix dans un texte de représentation très argumenté) rende mieux justice à l’inépuisable richesse d’inspiration de Bruckner. Une conception très personnelle, à connaître, mais qui ne convainc pas vraiment. On attend la suite puisque Haenchen semble vouloir diriger toutes les symphonies du maître de Saint Florian. (Richard Wander)  A brilliant orchestra and an excellent conductor: When such a pairing is made for a Bruckner symphony, you can expect something special. The Linz master's sweepingly radiant eighth symphony is in the best hands with Hartmut Haenchen and the Royal Danish Orchestra from Copenhagen. With a beautiful sound and a powerful punch, as well as with fast tempos that blow every dust out of the grandiose score, this is a masterful interpretation!
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