 Voilà, il faudra ajouter à l’histoire du Quatuor viennois cinq nouveaux opus laissés de coté par une certaine lecture historicisante qui n’aura voulu considérer personne dans ce pré carré entre Brahms et Schoenberg. Mais, impertinemment iconoclaste comme il le fut toujours, Nikolaus von Reznicek dans ses vingt ans des années 1880 file une gifle à Beethoven dès son Premier Quatuor, alternant furiosos drastiques qui singent le Quartetto Serioso et pure charme fripon, tout cela dans le même tempo, sinon ce ne serait pas drôle. Je me suis toujours demandé comment un talent aussi éclatant que celui de Reznicek aura pu demeurer si méconnu, au point que seul le strepitoso de l’Ouverture de Donna Diana en fut longtemps au disque le seul écho. D’ailleurs si CPO n’avait pas entrepris l’exhumation sonore de son catalogue, celui-ci serait toujours lettre morte. Mais la perfection de l’écriture, l’invention poétique, l’omniprésence d’une certaine distanciation ironique, et puis à compter du dytique du 5e Quatuor cette angoisse qui déclenche des lacis aux harmonies troubles où semble se mirer Janacek sans que jamais pourtant les écueils, les vertiges du langage beethovénien soient oubliées, témoignent de l’essence même d’un art parfait dans son inaltérable singularité. Six opus majeurs révélés par des instrumentistes inspirés, la Grand Livre du Quatuor s’augmente (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)  Emil Nikolaus von Reznicek devoted himself primarily to the opera and to orchestral music in his capacity as a composer; chamber and piano music played a rather secondary role in his oeuvre. Here the genre of the string quartet, to which he turned at various points during his compositional development, formed an exception. What was central for him here was always »the idea.« For him this idea was not a theme or a melody but the idea for a work. For example, he explained that he designed the Donna Diana overture in five minutes while lying on the divan and smoking a cigar. With the idea for the work in his head, he sat down at the piano and sought suitable themes for it. It is thus that many of his quartets experienced a difficult and varied developmental history since he often took them up again, revising and rewriting them at various times. However, all the quartets may be regarded as independent contemporary contributions to the genre; they range from his early development, when he continued to regard Beethoven as his model, to his complex and individual mature late quartets of great expressive power.

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