 Avec Johann, né en 1717 et décédé en 1757, et ses enfants Carl (1745-1801) et Anton (1750-1809), ainsi que son frère Václav Jan (1724-1771), nous sommes à l’origine de la dynastie des Stamitz, compositeurs germano-bohémiens qui illuminèrent la vie musicale du XVIIIe siècle européen. À l’invitation du fermier général de La Pouplinière, protecteur de Rameau, Johann Stamitz dirige à Paris le Concert spirituel le 8 septembre 1754. Il y publie ses Trios op. 1 pour orchestre, qui sont sous cette appellation des symphonies pour cordes. Le catalogue des œuvres de Stamitz comporte de nombreuses compositions de musique de chambre ainsi qu’un grand nombre de concerti pour divers instruments, dont, notamment le violon, la flûte, le hautbois, le clavecin. Lorsqu’il retourne en Allemagne l’année suivante, Gossec lui succédant, il est déjà reconnu comme l’initiateur de la forme classique de la symphonie en quatre mouvements, qu’illustreront Mozart et Haydn et s’écarte délibérément du modèle de la symphonie italienne en trois mouvements. Lui-même en composa 75 dont seulement 58 nous sont parvenues… Le présent enregistrement nous propose celle, turbulente, en mi bémol majeur op. 4, escortée de trois concertos pour violon qu’il rédigea en 1751, à l’occasion d’un premier bref passage à Paris, pour mettre en valeur sa virtuosité. Ces trois dernières œuvres suivent le modèle formel tripartite des concertos de Vivaldi, mais Stamitz sait habilement se démarquer du prêtre roux en composant des œuvres non seulement éclatantes mais aussi étonnantes d'inventivité, de vivacité et de sens théâtral, avec des jeux instrumentaux d’une surprenante ingéniosité. Le jeune violoniste franco-panaméo-péruvien, David Castro-Balbi, secondé par l’orchestre de chambre du Württemberg à Heilbronn, que dirige avec dynamisme Kevin Griffiths, déploie dans ces concertos une élégante virtuosité, lumineuse et ailée, qui fait tout le prix de cet enregistrement. La symphonie est elle-même interprétée avec une réjouissante alacrité. Bravo aux interprètes. Je suis certain qu’on reparlera de ce jeune et brillant violoniste passionné, capable de renouveler l’intérêt pour des partitions oubliées ou à redécouvrir. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  Johann Stamitz is considered the father of the Mannheim School and thus the founder of modern classical orchestral music. At the beginning of our century, Hugo Riemann even described him as Haydn's long-sought predecessor, who was to fill the unseemly gaping hole between the so completely different styles of the Baroque and Classical periods with a certain exclusivity. In the compositional output of Johann's two famous sons Anton and Carl Stamitz, solo concertos and concertante symphonies occupy a large place. As virtuosos on their instruments, they created compositions not least for their own use. Surprisingly, however, only a few concertos by Johann Stamitz have survived, most of them violin concertos that are indebted to the model of the instrumental concerto developed by Antonio Vivaldi. The fast first movements are in ritornello form, i.e., the succession of tutti ritornellos and violin solo episodes.Technically demanding are the double stops and chords combined with wide leaps in the first movement of the second concerto. Polyphonic, polyphonic playing on the violin seems to have been an absolute speciality of the violinist Johann Stamitz.

|