 C’est aussi la diversité de l’instrumentarium qui donne aux œuvres symphoniques de Mahler leur force et leur caractère. A l’époque où l’industrie phonographique était inexistante ou à ses prémisses, les réductions pour orchestre de chambre pouvaient avoir du sens, mais aujourd’hui ? Le répertoire romantique et post romantique pour ce type d’ensemble étant plutôt restreint, et comme l’on n’est jamais si bien servi que par soi-même, le Philharmonia Octet de Prague (hautbois, cor anglais, clarinette, basson, cor, soutenus par une contrebasse dans les mélodies plus intimistes) pioche dans le Wunderhorn les Lieder qui conviennent le mieux aux vents, avec en prime le scherzo de la Première symphonie, où ces-derniers sont il est vrai bien servis, et Blumine. Le baryton Peter Schöne délivre une véritable leçon de chant : timbre beurre et miel, legato inépuisable, mezza voce qui ne se départit pas de ses couleurs nous valent un Urlicht d’une beauté plastique sidérante, mais on pourrait aussi évoquer la fraîcheur de la Prédication aux poissons, les clair-obscurs de Wo die Trompeten blasen, ou encore l’inquiétante étrangeté du Tambourg’sell. Un disque magnifique, mais frustant, une telle voix méritait l’orchestre au grand complet. (Olivier Gutierrez)  Gustav Mahler’s cycle Des Knaben Wunderhorn features on innumerable recordings – so why yet another one? Because it is … entirely different. Peter Schöne, a baritone with an immense sense for songs, the winner of prestigious international competitions (Franz Schubert Kammermusikwettbewerb in Graz, ARD in Munich), accepted the invitation to work with PhilHarmonia Octet Prague, whose members have performed with leading European orchestras (Czech Philharmonic, Berliner Philharmoniker, WDR Sinfonieorchester Köln). After presenting arrangements of Modest Mussorgsky’s Pictures at an Exhibition and a suite from Leoš Janácek’s opera From the House of the Dead, the Mahler project currently represents the apex of the Czech wind ensemble’s endeavour to extend their repertoire and make it even more intriguing. Even though essentially intimate, Mahler’s songs have often been closely linked with symphonies, which also applies to the Des Knaben Wunderhorn collection. Of the 24 pieces, PhilHarmonia Octet Prague have recorded ten, those best suited to a wind ensemble. Opting for wind instruments makes sense, given that in his childhood Mahler’s musical vocabulary was formed in part by listening frequently to the Jihlava military band. His music is interwoven with military motifs, with wind instruments being afforded a prominent position.

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