Umberto Giordano (1867-1948)
Siberia, opéra en 3 actes

Ambur Braid, soprano (Stephana)
Alexander Mikhailov, ténor (Vassili)
Clarry Bartha, soprano (La vieille femme)
Scott Hendricks, baryton (Gleby)
Omer Kobiljak, ténor (Prince Alexis)
Manuel Günther, ténor (Ivan/Le cosaque)
Michael Mrosek, baryton (Miskinsky)
Unnsteinn Arnason, basse (Walinoff/Le gouverneur)
Stanislav Vorobyov, basse (Le capitaine/Le garde)
Prague Philharmonic Choir
Wiener Symphoniker
Valentin Uryupin, direction
Vasily Barkhatov, mise en scène

Sa rareté à l’affiche des maisons d’opéra est trompeuse : "Siberia" est un authentique chef-d’œuvre de Girodano, au même titre que "Andréa Chénier" ou "Fedora". Stephana est une demi-mondaine entretenue par le Prince Alexis et secrètement amoureuse du pauvre soldat Vassili. Ce-dernier tuera le Prince, ce pour quoi il sera déporté en Sibérie. Stéphana le rejoint dans sa captivité. Dénoncée par l’ignoble Gleby, son ancien souteneur, se trouvant là par une de ses invraisemblances sans lesquelles l’Opéra ne serait pas ce genre que nous aimons tant, Stephana meurt lors de sa tentative d’évasion avec Vassili. La transposition dans ce qui pourrait être l’URSS stalinienne fonctionne, et l’immense scène lacustre de Bregenz est utilisée avec intelligence. Seule réserve, ce personnage muet (la fille de Vassili partie à la recherche de son passé ?) dont la présence n’apporte rien au drame et dont les gesticulations finissent par énerver. N’était un vibrato envahissant, Amber Braid est crédible en Traviata russe, Scott Hendricks excelle en Gleby, rôle en or il est vrai que ce Iago de sous-préfecture, mais pour Vassili, il faut plus qu’un Tamino. Au vu de la discographie, on ne boudera pas cette belle proposition, mais il faudrait peut-être qu’un Kaufmann, une Netrebko et un Tézier par exemple, s’emparent du sujet. (Olivier Gutierrez)

Umberto Giordano’s opera Siberia with its libretto by Puccini’s successful librettist Luigi Illica (La bohème, Tosca) premiered in 1903 at La Scala as a replacement of Puccini’s Madama Butterfly, which was not finished at the time. Madama Butterfly came out in Milan shortly after Siberia and flopped completely. Umberto Giordano, however, briefly became a public favorite. Shortly after successful re-runs on important theatres, including Buenos Aires, New York and São Paulo, Siberia could not maintain its position in repertoire although Gabriel Fauré designated the second act as “one of the most remarkable and captivating that modern dramatic music can offer.“