Heinrich Ignaz Franz von Biber (1644-1704)
Les Sonates du Rosaire, C90-105

Mayumi Hirasaki, violon
Johannes Loescher, violone
Jan Freiheit, viole de gambe
Christine Schornsheim, clavecin, orgue positif
Michael Freimuth, archiluth, théorbe

Le violon narratif serait-il une invention d’Heinrich Biber ? Son recueil majeur, les Sonates du Rosaire l’affirment, ensemble d’une liberté foisonnante où l’art sacré se marie au Stylus fantasticus. Ce cahier ne cesse de fasciner les violonistes pratiquant le jeu historiquement informé depuis qu’Eduard Mellkus l’a révélé dans son ancien enregistrement pour Archiv, mais comment ne pas entendre le nouveau pas franchi par l’archet si osé de Mayumi Hirasaki ? Elle revisite littéralement les seize Sonates, aidée par la petite bande qui lui fait un orchestre de dorures, lui dresse des décors de paysages ou d’église. Les couleurs abondent dans cette version dont la mystique sereine se double d’une fantaisie capricieuse, débusquant tout le génie expressif que le compositeur y aura à peine dissimulé. En l’extrayant du seul domaine sacré où tant l’y auront contenu, Mayumi Hirasaki conte pas à pas une histoire qui pourrait être toute humaine, de l’Annonciation à la sublime passacaille de l’Ange gardien, en passant par la Résurrection, tous les personnages y sont, et aussi l’esprit si raffiné de cette musique, sommet de l’art violonistique au XVIIe Siècle. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)