 Trois oeuvres qui reflètent les liens de Mendelssohn avec la Singakademie de Berlin. Le 'Te Deum' de 1826 à 8 voix renoue avec le déploiement vocal de la polychoralité italienne de la Renaissance à travers Haendel dont il emprunte un thème du 'Te Deum d'Utrecht'. L''Hora est' de 1828 montre le jeune compositeur rivalisant avec ses aînés, son maître Zelter en particulier, dans une composition à 16 voix, tradition de la Singakademie depuis sa découverte d'une messe à 16 voix d'Orazio Benevoli. L''Ave Maria' à 8 voix de 1829 dont le maître de Schumann H. Dorn écrivait en 1836 'Cette musique vient de l'âme... ici la piété, l'édification, la religion se parent des plus tendres couleurs...' nous séduit encore aujourd'hui. L'émotion bien de son temps dont Mendelssohn habite ces oeuvres incarne des exemples anciens plus éthérés. Frieder Bernius privilégie une interprétation de solistes. L''Ave Maria' y gagne, l''Hora est' n'y perd rien, le 'Te Deum' mériterait une texture plus étoffée. La version alternative de son 'Salvum fac' nous est proposée; avec un minutage de 47'53, les deux auraient pu nous être offertes. Le Kammerchor Stuttgart est difficilement surpassable dans l'option retenue. (Michel Alibert-Lorentz)  Mendelssohn étudia les polyphonies italiennes des 16ème et 17ème à la Sing Akademie de Berlin, dirigée par Carl Friedrich Zelter. Même s’il échoua dans ses ambitions à lui succéder, il resta proche de l’institution dans ses premières années de compositeur. Ce disque rassemble trois œuvres de la période 1826 – 1830, bien éloignées des futures symphonies et aux quatuors : un Te Deum pour huit solistes et deux chœurs mixtes, œuvre de circonstance destinée à l’inauguration d’un nouveau bâtiment de la Sing Akademie, un Hora est pour quatre chœurs à quatre parties achevé lors des répétitions qui devaient aboutir à la « résurrection » de la Saint Mathieu, et un Ave Maria à huit parties créé lors d’une tournée en Italie. Frieder Bernius, spécialiste des grandes architectures chorales, est à la tête d’un Kammerchor Stuttgart au-dessus de l’éloge par la ductilité de ses timbres, et sa clarté polyphonique. Malgré une réalisation impeccable, le mélomane qui fréquente Elias et Paulus ne trouvera à ce disque qu’un intérêt documentaire, mais essentiel : la pratique chorale du XIXème siècle ne reculait pas devant un gigantisme dont les baroqueux ont pris le contre-pied, témoins les interprétations de Bach à un chanteur par partie. (Olivier Gutierrez)

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