Voici le deuxième volume des concertos pour flûte de ce compositeur oublié qu’était August Eberhard Müller. Flûtiste, pianiste, organiste, concertiste, il fut un acteur important de la vie musicale en son temps, apprécié par ses pairs comme par la critique, admiré par Beethoven et encensé par Goethe. Si son catalogue d’œuvres semble moins imposant et diversifié que ceux des grands maîtres du Classicisme, sa musique proche du style mozartien n'a rien à leur envier. Là où certains pourraient y voir des clichés stylistiques de l’époque, nous y entendons une superbe maîtrise d'un discours équilibré et dynamique, joliment varié, rafraichissant, grâcieux, sachant jouer sur les contrastes et évitant l’ennui, ce qui ne peut laisser insensible le mélomane amateur d’une belle musique bien écrite et fortement appréciable. L’écriture allègre, sans virtuosité ostentatoire, fait preuve d’une inventivité et d’un rythme réjouissants renforcés par une orchestration colorée et des rebondissements dramatiques au sein desquels s’insèrent les agiles volutes d’une flûte au charme éloquent. On retrouve les interprètes du volume précédent qui servent à merveille l’expressivité rayonnante de ces concertos. Les ingrédients sont réunis pour faire une agréable découverte et passer un bon moment musical. (Laurent Mineau) Après un premier volume très bien accueilli (concertos n° 1, 3 et 10 en 2019), CPO poursuit ce qui s’annonce comme une intégrale des 11 concertos d’August Eberhard Müller. Le compositeur pourrait être le prototype des oubliés de l’histoire musicale : très prisé de son vivant, Thomaskantor en même temps que flûtiste virtuose affiché avec le Gewandhaus de Leipzig, directeur de la musique du théâtre de Weimar et précepteur musical de la princesse de Saxe-Weimar, mais totalement disparu des radars à peine trois ans après sa mort. A l’écoute des concertos, qui constituent un quart de sa production, on comprend que c’est probablement l’activité de virtuose qui assurait sa visibilité de son vivant : musique agréable, assez brillante et plutôt joyeuse, pleine de formules stéréotypées et d’influence mozartienne entre autres, d’où rien ne dépasse vraiment. A peine écoutée, sitôt oubliée… un peu comme Müller lui-même. Tatjana Ruhland, sous-distribuée dans cet emploi, déroule avec une grande aisance et une belle sonorité les guirlandes traversières. Timo Handschuh l’accompagne dans le même esprit de légèreté, ne cherchant pas à surjouer une musique qui est avant tout un divertissement. Très recommandable (et doté d’une excellente notice) même si l’effet de surprise du premier volume s’est un peu évaporé... vivement la suite ! (Olivier Eterradossi) Opus Klassik prizewinner Tatjana Ruhland has been described as »the Paganini of the flute,« and in December 2018 the Tagesspiegel, commenting on her interpretation of Debussy’s Prélude à l’après-midi d’un faune with the Berlin Philharmonic, termed her »a fabulous faun« and declared: »Already the first measures justify the jubilation at the end.« Now she once again is heard as an interpreter on cpo, this time with more flute concertos by August Eberhard Müller. The critics showered her with praise for Vol. 1, for her rendering of the concertos with »inexhaustible musicality« (klassik-heute.com). The three new Flute Concertos Nos. 5, 7, and 8 show once again that the composer, who dedicated himself to this genre or instrumentation throughout his life, was a great admirer of Mozart. As in the case of almost all his concerto compositions, Müller himself was the soloist in these three works, which enjoyed great popularity and soon numbered among the repertoire pieces for traveling flute virtuosos. His seventh concerto receives tonal reinforcement lending it a special character: trumpets and timpani enhance the overall sound picture. Magnificent!
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