 Pour les Schubertiades d’Hohenemens, Michi Gaigg et son Orfeo auront préparé en deux salves (2018 et 2021), une intégrale philologique des partitions symphoniques dans leur état original. C’est le principal apport de ce coffret qui n’entend pas proposer des interprétations, mais bien des lectures au plus près du texte. Le résultat pourra déconcerter, car une certaine sécheresse guide le geste du chef, au point même que les couleurs des instruments d’époque deviennent secondaires (il ne faut pas avoir dans l’oreille les poésies de timbre d’Immerseel et de ses brugeois…), donnant a entendre non pas l’esprit mais la lettre. Parfois surprenant (l’âpreté de la 4e), parfois déconcertant (le prosaïsme des 3e et 6e), cette proposition gagne en crédibilité là où je l’espérais le moins, dans la confrontation avec les horizons plus vastes de l’Inachevée et de la Grande. J’écoute le texte, si différent soudain par le simple équilibre de l’orchestre. Michi Gaigg ajoute tous les fragments (excluant les travaux complémentaires que les curieux iront chercher dans la plus parfaite des intégrales, celle de Neville Marriner), offrant un visage complet du Schubert symphonique, certes troublant, mais qui doit être connu. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Violoniste baroque formée au Mozarteum de Salzbourg avant d’étudier auprès de Sigiswald Kujken, l’autrichienne Michi Gaigg ne renie pas l’influence qu’exerça sur elle Nikolaus Harnoncourt. C’est bien sous son égide que s’inscrit cette intégrale des huit symphonies de Schubert complétée par des fragments laissés inachevés. Le plus substantiel est l’impressionnante introduction de la D 729, la supposée symphonie de Gmunden Gastein, tandis que du scherzo projeté pour l’ « inachevée » ne subsistent que 36’ de musique, frustrantes... L’orchestre joue sur instruments anciens et la chef cultive volontiers les effets de contraste, notamment dynamique, et souligne à plaisir la rusticité des scherzos et de leurs trios, au parfum inimitablement populaire. Et l’immense D944 resepecte toutes les reprises, ce qui lui fait dépasser l’heure d’horloge malgré des tempi plutôt vifs. Les amateurs de sonorités « historiquement informées » trouveront leur content dans cet album ; reste que les amoureux de Schubert pourront trouver frustrants ces fragments minuscules (26’ pour le D74A) et préférer les reconstitutions dues à Brian Newbould pour la D729 et l’ « inachevée ». Surtout on ne s’explique pas l’absence des sublimes esquisses, en particulier l’andante, de l’ultime symphonie D936 A à laquelle Schubert travaillait encore à sa mort et que le minutage du dernier CD aurait aisément permis de graver. Dommage… (Richard Wander)  On the occasion of its twenty-fifth anniversary, the L’Orfeo Baroque Orchestra is releasing the present recording of Franz Schubert’s complete symphonies and complete symphonic fragments. It is the most recent gem in this orchestra’s multifaceted repertoire ranging from the suite of the French, German, and Austrian Baroque through the sinfonia of the Mannheim School to Viennese Classicism and Early Romanticism. Although Joseph von Spaun termed Schubert a »song composer« not long after his death, Schubert’s compositional oeuvre may be said to be framed by a symphonic fragment and a sketch for a symphony. The first of these fragments was the score for an overture (D. 2 A) committed to paper around 1810/11 and abandoned in the middle of the exposition, and the last was a draft of three movements for a Symphony in D major (D. 936 A), largely worked out in full, from the last weeks, if not from the last days, of his life. During the period of some eighteen years between these two manuscripts, Schubert occupied himself creatively with almost all the established forms, ensembles, and genres. The symphonic fragments heard here often consist of scores containing only a few measures with the later addition of the instrumentation of a piece, for example, measures 209 to 223 from the first movement of the String Quartet D. 74. Since the composer assigned the date »3 September 1813« to this movement following its final notes, he must have written the fragment immediately prior to beginning his work on the Symphony No. 1 in D major (D. 82).

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