Dans le cadre de sa collection Archives de la symphonie milanaise, l'éditeur Urania Records consacre ce volume à Fortunato Chelleri, compositeur qui s'inscrit, dans les années 30-40 du XVIIIème siècle, au sein du courant stylistique dit « galant » qui émerge alors en Europe. Voyageur, il est un imitateur des mutations en cours. Le musicologue anglais Burney, qui parcourt alors les capitales de la vie musicale, le caractérise comme « milanais ». Les six symphonies en quatre mouvements, la symphonie bruxelloise et la Polonaise qui en est extraite, enregistrées ici, sont autant d'oeuvres qui manquent de caractère et d'originalité. Si, isolément, elles peuvent procurer un certain agrément d'écoute, la lassitude guetterait rapidement l'auditeur qui voudrait les entendre en continu... Un enregistrement qui présente surtout un intérêt d'ordre musicologique en permettant de connaître dans sa diversité la proliférante production d'une époque qui a délivré maints chefs-d'oeuvres parmi tant de pièces qui n'ont pas résisté à la sélection de l'histoire. Les musiciens de l'orchestre Atalanta fugiens apportent tous leurs talents à ce travail d'exhumation et de restauration d'un patrimoine enseveli. (Alain Letrun) Born between 1686 and 1690, Chelleri is far older than any other symphonist in our series. In his Corpus, the symphony understood in a modern sense, is the accomplishment of a long path of research and transformation of style. When Chelleri did deal with “modern symphonies”, counting himself among the proponents of the new instrumental music, after having written mainly plays and harpsichords as well as old-style symphonies, he no longer resided in the Duchy of Parma, where he was born, but in northern Europe, in Germany and in Sweden. Chelleri was a great imitator, and these “Six new symphonies” are clearly six stylistic studies on the new trends in vogue in Europe in the 1730s and 1740s. That they belong to the so-called Lombard style is confi rmed by the fact that Burney uses the words “of Milan” when he cites their author. The symphonist Chelleri makes neat, positive gestures, his phrasing is clear and sharp. Like all galant composers, he banishes the minor keys, possibly relegating them to slow movements where, at times, he lets himself go to almost heart-wrenching aff ection, as the recommendation Adagio con amore [adagio with love] in the Brussels Symphony in B fl at also shows.
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