Voilà deux belles partitions de compositeurs polonais peu connus ! Frantiszek Mirecki étudia à Vienne, auprès de Hummel et de Salieri. Il fournit à Beethoven des chansons populaires polonaises afin que celui-ci se passionna pour les folklores. A Milan, Mirecki s’associa avec Giovanni Ricordi afin de créer la plus célèbre maison d’édition italienne. Compositeur de plusieurs opéras, Mirecki voyagea en Europe, enseigna la musique à des princes, et fonda sa propre école en Pologne. Son unique symphonie datée de 1855 ne fut rejouée qu’en 2010, précisément sous la baguette de Pawel Przytocki. Curieuse partition à vrai dire car elle associe l’écriture de la grande symphonie romantique aux harmonies rappelant Schumann et Mendelssohn, à des passages entiers plus volontiers chambristes comme le charmant deuxième mouvement. Qui plus est, l’esprit du ballet n’est jamais absent de cette musique si proche de la scène et des théâtres. L’orchestre et le chef en restituent avec esprit et vivacité, les ambiances jusque dans l’évocation de danses folkloriques qui animent le scherzo. Le finale ferait songer au style de Brahms (ce qui est d’autant plus remarquable que celui-ci n’acheva sa Première Symphonie qu’en 1876 !). Le beau dynamisme dont témoignent les interprètes se poursuit avec la Symphonie en majeur de Jozef Wieniawski - à ne pas confondre avec son jeune frère, le célèbre violoniste et compositeur Henryk Wieniawski (1835-1880). Brahms, Balakirev, Tchaikovski… la liste des compositeurs de cette époque est considérable et explique en partie que l’œuvre de Jozef Wieniawski ait été oubliée. Disciple de Liszt, entre autres, le musicien fut un remarquable pianiste et un excellent orchestrateur. Sa Symphonie de 1890 fait quelque peu songer dans ses couleurs et ses expressions très contrastées, à l’écriture de César Franck. Introduit par les violoncelles, le thème du deuxième mouvement est davantage ancré dans l’univers sonore de Brahms alors que le Scherzo évoquerait le "Songe d’une nuit d’été" de Mendelssohn ! Les interprètes défendent avec passion ces deux œuvres qui mériteraient d’être programmées par les orchestres de l’hexagone. (Jean Dandrésy) This album reminds listeners of almost forgotten and rarely mentioned works. It is also their creators that are rarely mentioned – Franciszek Mirecki (1791–1862) and Józef Wieniawski (1837–1912), whereby the latter usually appears only as the brother of the brilliant violinist Henryk. Quite wrongly, as we will see, those creators remain on the sidelines of music lovers’ interests. Franciszek Mirecki was active mainly in the field of opera, both in Italy, where he gained considerable recognition, and in his native Cracow. He wrote the Symphony in C Minor at the end of his life, facing that genre for the first time. His operatic predilections can be heard in the remarkable melodiousness of the piece, but they do not overwhelm the composition, which is kept within the rules of the classical style. The Symphony in D Major, Op. 49 by Józef Wieniawski is even more songful and poetic; it is stylistically distant from Mirecki’s composition. It contains a number of interesting sonic and harmonic solutions, while its mood already heralds certain musical trends of the 20th century. Both works are performed by the Lódz Philharmonic Symphony Orchestra under the baton of Maestro Pawel Przetocki.
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