Dans le groupe Jeune Pologne, Grzegorz Fitelberg finirait-il d’être l’éternel oublié ? Sa brillante carrière de chef d’orchestre, en grande part dévolue à l’illustration et à la défense des œuvres de Karol Szymanowski et de Mieczyslaw Karlowicz, aura fait passer le compositeur au second plan. La révélation de sa Symphonie de 1904 que Lukasz Borowicz et son orchestre de Poznan enregistrent en première mondiale changera certainement la donne. Vaste partition à l’architecture rayonnante, où l’orchestre est transcendé par une écriture qui doit beaucoup à Richard Strauss, elle montre une inspiration certaine et dévoile dans l’Andante un merveilleux thème. L’œuvre est absolument à la croisée des chemins, et semble annoncer dans ses teintes sombres la Deuxième Symphonie de Szymanowski ; le final, emporté, fiévreux avoue un post-romantisme entêtant, après les étrangetés d’un Scherzo où passent quelques souvenirs Mahlériens - Fitelberg fut un ardent défenseur du compositeur du Chant de la Terre - tout cela sans jamais risquer l’épigone. Lukasz Borowicz est connu pour avoir de la suite dans les idées, nul doute qu’il nous révélera le Concerto pour violon, "Wiosna", les Rapsodies et la Seconde Symphonie. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Grzegorz Fitelberg fut un remarquable chef d’orchestre et violoniste, l’un des inspirateurs du mouvement "Jeune Pologne". A ce titre, il assura la promotion des œuvres de plusieurs de ses amis dont Szymanowski et Karlowicz. Il collabora avec les ballets russes, dirigeant la création de l’opéra "Mavra" de Stravinski à l’Opéra de Paris avant de retourner animer la vie musicale dans son pays, la Pologne puis de mener une carrière internationale après-guerre. Daté de 1904, la Symphonie n° 1 fut ignorée durant plusieurs décennies. Il est vrai aussi que Fitelberg se consacra davantage à la promotion des œuvres d’autres compositeurs polonais dont le plus important d’entre eux, Karol Szymanowski. D’une vingtaine de minutes seulement, cette partition à l’écriture postromantique fait songer au lyrisme de certaines pièces de Reger voire de compositeurs anglais comme Elgar. Lukasz Borowicz offre une véritale résurrection de cette symphonie dans une lecture pleine de couleurs et d’un lyrisme magnifique. (Jean Dandrésy) The album is a world premiere recording of the only symphony composed by Grzegorz Fitelberg, a Young Poland creator. The artist had to make a choice between his dynamically developing conducting career and the composing career quite early on. As is known, nowadays, he is commonly associated with the former. And yet his composition from 1904 is an extremely important link in the development of Polish symphony, together with the early pieces of Mieczyslaw Karlowicz and Karol Szymanowski, whose works Fitelberg often conducted. Full of lateromantic momentum, catchy motifs and themes, it has potential to be performed more often and not only on Polish stages. Lukasz Borowicz – an outstanding Polish conductor, a tireless discoverer of forgotten works – leads the Poznan Philharmonic Orchestra with great eloquence, bringing out its interpretative potential. As a result, listeners are given the opportunity to get to know a brilliant work that is worth returning to.
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