Emilie Mayer (1812-1883)
Symphonie n° 4 en si mineur (reconstruction d'A.N. Tarkmann)
Symphonie n° 6 en mi majeur

NDR Radiophilharmonie
Jan Willem de Vriend, direction

Le label CPO continue avec bonheur et talent l’exploration du répertoire de la compositrice allemande Emile Mayer. Cet album achève le cycle consacré à ses symphonies puisque sur les huit qu’elle a composées, deux ont été perdues. En ce qui concerne la quatrième (1851), seule sa version pour piano à quatre mains a survécu. Une première orchestration avait été réalisée en 2012 présentant l’œuvre sous l’éclairage du Romantisme tardif. Le compositeur et arrangeur Andreas N. Tarkmann en a réalisé une nouvelle en 2022 se voulant plus proche de la façon d’orchestrer de la compositrice. Et c’est une réussite ! L’agencement habile des timbres est mis au service de la dramaturgie de cette composition de caractère usant tant d’accents passionnées et d’un lyrisme conquérant que d’un discours gracieux et majestueux. Quelques passages de solistes bien sentis et des contrastes théâtraux vivifient un ensemble d’une qualité remarquable. De même, la sixième symphonie (1853) est animée d’un dynamisme enchanteur. Une orchestration riche et aérée, une narration rythmée et contrastée et un lyrisme stimulant captivent l’auditeur tout du long de cette œuvre témoignant d’une personnalité musicale affirmée. Celle que l’on surnommait la “Beethoven au féminin” n’avait décidément rien à envier à ses célèbres homologues masculins ! (Laurent Mineau)

Even today, there are those who want to hear the same "female Beethoven" in Emilie Mayer that contemporaries of the Prussian composer believed to recognise in her works. The label of course does not explain the artist’s notable successes. She had a classically informed but romantically inspired temperament and was successful in negotiating the balance between both worlds. The blurring of boundaries she creates is not intrusive, but is hidden among other places in her individual treatment of the large orchestra she calls for. This was a very special challenge for the orchestrator Andreas N. Tarkmann when he reconstructed the lost score of the B minor Symphony from the piano reduction for this recording. A highly dramatic panorama that results is a convincing connection to the Symphony in E major written two years later, creating a further journey of discovery through the world of Emilie Mayer.