 1801, Jan Ladislav Dussek écrit son premier concerto en mode mineur, sensiblement contemporain des deux premiers de Beethoven et quitte soudain les rivages galants, l’humeur solaire baignée de références à son cher Mozart qui avait jusque-là prévalue. Il effectue enfin, avec un certain décalage, la révolution de style, de grammaire qu’il avait depuis longtemps conduit dans ses sonates de clavier. L’œuvre est merveilleuse d’invention, de fantaisie, elle ne renonce pas dans son Allegro espressivo au pur plaisir d’un jeu virtuose qui pourrait être signé par Weber, mais y ajoute partout des nuances expressives qui culmineront dans l’Adagio, un vrai air de bel canto pour piano alors que le Finale déroule un rondeau plein d’humeur. Andreas Staier et ses amis du Concerto Köln en avaient offert une lecture drastique, quasi moderniste alors qu’ils recouraient aux instruments anciens, Howard Shelley, qui semble poursuivre pas à pas une intégrale des Concertos, le resitue dans son époque, point d’équilibre exact entre Mozart et Beethoven, et le joue avec une variété d’accents, de couleurs qui rend justice à cet opus où se fait jour un nouveau style. Les deux Concertos absolument mozartiens qui ’accompagnent sont délicieux en eux même, musiques pastorales et tendres, subtilement composées, où l’orchestre est un paysage que le soliste arpente à coup de traits brillants et d’apartés poétiques. Mais c’est au Concerto en sol mineur que vous reviendrez, à la romance nocturne de son Adagio à la fantaisie romantique de son Rondo auquel les musiciens de l’Ulster Orchestra donnent cette saveur sylvestre si attachante (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)  Howard Shelley’s earlier release of Dussek concertos was described as ‘a real find’ (BBC Music Magazine). This successor is, if anything, even more impressive, culminating in one of the finest unknown piano concertos from the early nineteenth century.
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