 Un arpège du piano, le violon déploie une phrase contournée qui s’élève par degrés chromatiques. Szymanowski ? Non, Koczalski. Au fond peu importe, l’un comme l’autre avaient rencontré leur violon idéal, celui de Pavel Kochanski, aigu immatériel à la chanterelle, comme si un elfe soufflait les notes, médium de mezzo-soprano, un archet ? Une voix. Qu’elles sont belles ces « Impressions de Pologne », entre Nocturne et Danse, campagne et salon, belles comme une nouvelle de Tourgueniev, rêve puis divertissement, mais avec cette âme soucieuse qui est bien là dans le son charnu, intense de Monika Dondalska. Il faudrait qu’elle enregistre les Concertos de Bacewicz ! Le ton plus pathétique de la Première Sonate s’incarne dans cet archet ample qui sait se plier à des harmonies quasi fauréennes et à un discours de cantatrice : Kocalski sait ce que « calore » signifie. A la fin je vais me demander s’il n’était pas plus grand compositeur que pianiste. Vite, le volume 2 ! (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Qui se souvient aujourd’hui de Raoul Koczalski (1884-1948) ? Surnommé un temps le "Mozart polonais", ce pianiste, virtuose dès l’enfance, remarqué par A. Rubinstein, étudia entre autres avec K. Mikuli, lui-même disciple privilégié de Chopin. Donnant des concerts dans beaucoup de pays, il résida principalement en Allemagne et laissa des interprétations célèbres du compositeur national polonais. Mais il fut également un compositeur assez prolixe dont le label Acte Préalable entend aujourd’hui favoriser la redécouverte. Très inspirée par l’esthétique romantique qui, pour l’auteur, représentait une sorte d’absolu, la musique pour violon et piano présentée ici ne dédaigne ni une certaine inspiration populaire ni un lyrisme plutôt appuyé. Trois des œuvres proposées, alliant nostalgie et sérénité, datent de 1915, année où le compositeur fut interné en Allemagne parce que détenteur d’un passeport russe ; la quatrième, de 1942, est contemporaine d’une nouvelle détention du compositeur du fait de la guerre. A bien les écouter, les parties de piano empruntent finalement plus au dialogue qu’au simple accompagnement, tandis que les parties de violon tendent volontiers à épancher vers l’aigu leurs sentimentales effusions. L’interprétation de M. Dondalska, comme la prise de son, se plaisent certainement à souligner cette brillance. (Alain Monnier) Raul Koczalski was a phenomenal piano virtuoso whose career began when he was still a child. He came from Warsaw, where he got his feet wet while exhibiting his unique talent, which was not exclusive to the piano. After these youthful performances he was often called the “Polish Mozart”, an accurate nickname since his first steps as a composer took place when he was only five years old. He was the so called “wonder child” of Polish pianism. As a young boy he incited amazement in the hearts of audiences around the world… except in Poland. In his homeland, renowned critics including J. Kleczynski and A. Polinski, were very sceptical about the performances of the young virtuoso. Research concerning Koczalski’s legacy revealed, that as a six year old he already possessed over 40 works of his own. He perfected his piano skills under the guidance of Anton Rubinstein and Karol Mikuli. By 1900 he had already performed around 1000 times, often playing his own compositions. Between 1903 and 1907 he reduced his virtuoso career in favour of a creative one. (...) As a composer Koczalski composed with great ease; despite his frequent concert travels he composed over 150 opus, covering every genre. Amongst them are stage works (his opera Raymond was very successful, and was performed 147 times in various European cities), symphonies, concertos, as well as a rich array of chamber music and piano solo works. Alas, a few were ever published.(...).
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