Le parcours de l’espagnol Luis de Pablo (1930-2021) débute par une période consacrée au droit (il pratique comme avocat pour la compagnie nationale d’aviation), avant de revenir à la musique et de se plonger, en autodidacte, dans les grandes partitions du 20ème siècle : il lâche finalement les codes pour les portées et s’implique pour faire connaître la musique moderne en Espagne (conférences, analyse, traduction, édition, organisation de concerts) et dépasser le stade figé dans lequel l’avait laissée le franquisme – accusé par les uns et les autres, il est contraint de s’exiler aux Etats-Unis, puis au Canada. Cet activisme ne freine pas une production propre de plus de 200 œuvres, dont on retrouve ici quatre pièces pour flûte (l’instrument qu’il approfondit dès ses 13 ans), parmi lesquelles "Pensieri", rhapsodie en quatre mouvements, écrite pour la virtuosité de Roberto Fabbriciani qui dialogue de toute l’étendue, multicolore, de ses instruments avec l’orchestre et "Solo un paso", partie d’un petit cycle de morceaux, composés entre 1968 et 1974, qui apportent leur contribution à la música de acción, théâtre instrumental qui focalise l’attention sur l’acte performatif et dépasse la dimension purement musicale – la pièce est écrite à l’origine pour un flûtiste et un acteur/conférencier. (Bernard Vincken) Roberto Fabbriciani's journey continues into the depths of the work of Luis de Pablo (19302021). After the CD dedicated to the flute works of the great Spanish composer, the CD Pensieri is now released which sees Roberto Fabbriciani, a flautist who has collaborated with the major composers of our time, engaged with the Basque National Orchestra directed by José Ramon Encinar. At the opening is the piece that gives the album its title, Pensieri, Rhapsody for flute and orchestra composed in the years 20132014, in four movements. Followed by Flauta, tú voladora from 2020 for flute in C, Solo Kunst (20002017), Three fugues from “Die Kunst der Fuge” by J.S. Bach for clarinet solo in the flute version by Roberto Fabbriciani and, at the end of this intense listening journey, Sólo un paso (1974) for a flutist and an actor, with the elaboration of the flute part by Roberto Fabbriciani. Between unexpected sounds and very personal musical solutions, the album presents a program of great expressive richness, and offers itself as a heartfelt homage to a central figure in the history of Spanish music and, more generally, of the contemporary musical panorama.
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