Grete von Zieritz (1899-2001)
"Mélodies japonaises", pour soprano et orchestre de chambre
"Le Violon de la Mort" (Danse macabres), duo concertant pour violon, piano et grand orchestre
Double Concerto pour 2 trompettes et orchestre

Sophie Klussmann, soprano
Nina Karmon, violon
Oliver Triendl, piano
Joeroen Berwaerts, trompette
Andre Schoch, trompette
Robert-Schumann-Philharmonie
Jakob Brenner, direction

La pianiste et compositrice austro-allemande Grete von Zieritz étudia le piano auprès de Martin Krause (qui fut un disciple de Liszt et enseigna également à Claudio Arrau et Edwin Fischer) et la composition avec Franz Schreker. Les dix "Japanische Lieder" (1919) sont sa pièce la plus célèbre. D’une durée de moins de trois minutes chacune, ces pièces baignent dans le lyrisme postromantique, de Schreker, mais aussi de Zemlinsky et Strauss. De cette œuvre au chromatisme raffiné, Sophie Klussmann en donne une lecture d’une profonde tendresse. Daté de 1953, "Le Violon de la Mort" est en cinq parties. L’écriture paraît aussi ironique (Mahler) que chorégraphique (Petrouchka). Le violon est le narrateur de ces déhanchements rythmiques, d’une marche funèbre, d’une Valse dans l’esprit de la "Plus que lente" de Debussy, un cancan fantastique… L’influence de Vienne, mais aussi du Berlin de l’entre-deux guerres est manifeste. L’accompagnement délicat et scintillant à la fois de l’orchestre souligne de multiples parentés et le violon de Nina Karmon se révèle des plus charmeurs. Les trompettistes Friedrich Körner et Carol Dawn Reinhart furent à l’origine de la commande d’un Double concerto pour leur instrument. Si les touches sud-américaines sont perceptibles, c’est en revanche à l’expressionnisme bien ancré dans l’Europe centrale que cette pièce si originale fait songer. La virtuosité débridée des deux solistes emporte l’adhésion. (Jean Dandrésy)