Hans Gál Concertinos - Sérénades pour cordes Karmon Grimm Triendl Sne

Alors que post-wagnérisme et musique atonale s’affrontent au début du 20e siècle, l’Autrichien Hans Gál adopte un style résolument classique, tonal, lyrique et non dénuée d’originalité. Il sera la marque distinctive de ses quelque 140 compositions. Le présent enregistrement apporte la preuve que le néo-classicisme de Hans Gál mérite la plus grande attention d’écoute tant les œuvres ici réunies sont joliment mélodiques et adroitement élaborées. Le Concertino pour violoncelle (1965) qui débute par l’instrument soliste est une partition lyrique et mélancolique d’où se détache dans le second mouvement une belle mélodie nostalgique très « british » (Hans Gál fuyant le nazisme émigrera en Écosse en 1939). Le Concertino pour piano (1934), lui aussi en trois mouvements, est baroque dans l’âme et se distingue par son bel andantino. Deux mouvements enchaînés pour le Concertino pour violon (1939) dont le second marqué « rigaudon » regarde vers le 18e siècle. La Sérénade en quatre mouvements (1946) est toute de fraîcheur avec son plaisant scherzino que suit une tendre cavatine. L’œuvre se conclut par un joyeux rondo final. Une belle réalisation portée avec brio par tous les interprètes. (Gérard Martin)

Musicien juif hongrois, Hans Gál débuta une carrière de pianiste et de compositeur en 1915, en Allemagne, pays qu’il quitta en 1933 pour se réfugier en Autriche… avant de s’exiler, à nouveau, en Angleterre. Ce professeur recherché composa notamment une œuvre importante à vocation pédagogique. Les concertinos réunis ainsi que la Sérénade furent composés entre 1934 et 1965. Tantôt, l’influence des écritures romantiques de Dvorak et de Brahms prédomine, tantôt c’est celle du courant néoclassique de l’entre-deux guerres. Chargé de nostalgie et des couleurs des œuvres de Richard Strauss, le Concertino pour violoncelle est pourtant la page la plus récente (1965). Justus Grimm en assure une interprétation des plus romantiques. Les phrases chantent avec un lyrisme pudique à l’instar du Concertino pour violon (1939) ou bien de la Sérénade (1946) composées en Angleterre où s’était établi Gál. Le premier opus est une de décalque d’un concerto de Bruch ou de Brahms sans la densité orchestrale toutefois. Le second, la Sérénade en quatre mouvements, est une page rafraîchissante et sans prétention. Le Sinfonietta de Riga ne force heureusement pas le trait. L’influence de la musique anglaise, le “style” proche de Benjamin Britten y est assez perceptible. Plus marquant est le Concertino pour piano de 1934. Il fut créé à Vienne et apparaît comme un hommage à Bach. Un parfait concerto grosso non dénué d’humour et que Oliver Triendl joue avec beaucoup de verve. (Jean Dandrésy)