Les célébrations de la Résurrection auront inspiré à Telemann des cantates qui pourrait aussi bien quitter l’église ou le temple, le style opératique n’est jamais très loin, ce qui donne à chaque cantate un petit parfum de théâtre. On admirera le métier comme toujours, cette plume légère et pratique qui sait suggérer les émotions sans les alourdir de pathos et en profite pour orner un peu trop un chant assez peu sacré. Qui s’en plaindrait ? Pas la petit bande assemblée par Michael Alexander Willens qui joue tout cela dans une certaine décontraction, ni ses chanteurs qui essayent de ne pas trop briller, et au fond, ces pâques sans larmes (et même sans sang : on ne croit pas un mot de la basse qui chante « Ich war tot ») illustre bien la différence cruciale entre le génie pour plaire d’un Telemann, et celui pour émouvoir d’un Bach. L’ajout au pantagruélique catalogue discographique de Telemann est certes mineur mais non dénué de charmes. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) On a peine à imaginer, de nos jours, que Telemann, en son temps, était plus célèbre que J. S. Bach. Il est vrai que, rien que dans les domaines de la cantate et de Passion, il n’en composa, respectivement, pas moins de... 1246 (sans compter les centaines d’oeuvres instrumentales) : sur le plan numérique, le Cantor de Leipzig est battu ! Est-ce à dire que le niveau est comparable avec celui des cantates de Bach ? Non, car le contrepoint y est moins élaboré. Mais certaines des cantates de Telemann ne sont pas à négliger, notamment celles pour le jour ou le temps de Pâques, ainsi que nous le démontre ce nouveau CD. Si la première de ces cantates, "Ich war tot", est légèrement en deça, surtout pour "la fête d’entre les fêtes", les suivantes sont nettement plus éloquentes, surtout la seconde, "Triumph !" avec ses trois parties de trompette, et la très plaisante fugue vocale qui précède le choral final. Autre jolie fugue vocale (bien que plus brève) dans la quatrième de ces cantates, "Brannte nicht". La cinquième "Verlass doch einst" débute par une curieuse sinfonia faisant alterner des passages pianissimi et agitati, probablement pour évoquer de manière presque théâtrale la surprise de la Résurrection sur la mort. Les solistes, notamment le ténor Georg Poplutz particulièrement engagé, et l’infatigable soliste basse Peter Kooij, sont tous excellents, et l’ensemble instrumental de la Kölner Akademie, mené par Michael Alexander Willens, est tout-à-fait honorable. En résumé, ce CD se laisse écouter avec plaisir. (Jean-Paul Lécot) Our CD presents a selection of five works from the extensive, largely unexplored Easter Cantata oeuvre created by Georg Philipp Telemann during the course of his sixty years in Eisenach (1708-12), Frankfurt am Main (1712-21), and Hamburg (1721-67). Four of the works recorded here date from the 1720s and take us back to the years in Telemann’s creative life as a composer when he was the new music director of Hamburg’s five principal churches and was reorganizing the city’s church music and modernizing it in musical respects. The two cantatas from the "Annual Cycle without Recitatives" refrain from use of larger ensembles with brass and woodwind instruments and concertizing instrumental voices; the focus is on the arias and quotations from the Bible, and of these it is above all the opening dictum that is very extensive and often elaborated with rich counterpoint. On the whole, the annual cycle has an intimate, subdued character. Its music does not score points with tonal effects; instead, it generates appeal with refinements in the musical setting of the texts. The cantatas of the "Second Lingen Annual Cycle" are characterized by a fixed sequence of movement forms. The initial sinfonia is followed by an accompagnato recitative, and this weighty exordium is succeeded by two duets in alternation with chorale strophes. The duets are da capo arias and designed in such a way that one voice sings the A part, while the other voice sings the B part.
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